Commentaire composé sur le texte d'Albert Camus intitulé "Le ciel de New York", tiré de ses Carnets.
[...] Enfance, jeu et gaieté sont les signes de la vraie vie. Camus oppose dans la même phrase le groupe joyeux des enfants aux vieux Américains Le contraste est total : le mouvement fait place à l'immobilité, voire à l'avachissement, dénoté par affalés En partenariat avec www.bacfrancais.com Les disgrâces de la vieillesse et la chaleur condamnent à l'inaction, les plaisirs de la vie se limitent à ceux de la gourmandise. Ces vieux Américains s'appliquent à sucer avec un reste d'énergie des glaces : quoique juste, le trait n'est pas dénué d'une certaine cruauté. [...]
[...] A l'opposé, le ciel démesuré e New York emporte l'esprit dans l'infini. L'envolée de la 2ème phrase, qui s'élargit progressivement, donne au lecteur une vue panoramique de la ville avant de concentrer son attention sur l'une des artères principales. L'immensité du ciel est aussi mise en valeur par l'opposition, d'ailleurs renforcée par une allitération, entre gloire matinale et grandeur des soirs et par une discrète personnification du couchant qui s'abat Le couchant L'autre mot-clé de ce passage est le couchant Camus marque sa prédilection pour le moment où le soleil décline à l'horizon par la répétition de soirs et de couchant et surtout de fréquentes notations de la couleur rouge. [...]
[...] En partenariat avec www.bacfrancais.com Deux images, étroitement liées entre elles, traversent le texte de part en part, le ciel et le couchant. Omniprésent de la première phrase qui se termine sur le mot ciel à la dernière qui nous fait assister à l'apparition de la première étoile et entrevoir un ciel un moment détendu le ciel occupe tout l'horizon. Il devient ainsi, paradoxalement, l'élément le plus important du paysage urbain. L'immensité du ciel Ce n'est pas la ville qui est immense, mais le ciel. [...]
[...] Des nuées de négrillons s'y renvoient une balle avec une batte de bois, au milieu de cris joyeux, pendant que de vieux Américains, en chemise à carreaux, affalés sur des bancs, sucent avec un reste d'énergie des glaces moulées dans du carton pasteurisé, des écureuils à leurs pieds fouissant la terre à la recherche de friandises inconnues. Dans les arbres du parc, un jazz d'oiseaux salue l'apparition de la première étoile au-dessus de l'Imperial State(4) et des créatures aux longues jambes arpentant les chemins d'herbe dans l'encadrement des grands buildings, offrant au ciel un moment détendu leur visage splendide et leur regard sans amour. Albert CAMUS, Carnets En partenariat avec www.bacfrancais.com quartiers de New York. autoroute. fleuve bordant New York. [...]
[...] L'absence d'enthousiasme Mais l'intérêt de Camus pour New York ne dépasse guère celui qu'on peut qualifier de poli, comme le prouve l'emploi de l'adjectif démesuré Au lieu d'être l'épithète de ville ou de gratte-ciel comme on pourrait s'y attendre, il s'applique au ciel. Par ce transfert d'épithète Camus marque son refus de céder à l'enthousiasme. Nullement sensible au gigantisme des constructions, il se contente de signaler les gratte-ciel en passant et se tourne vers les hommes. Le regard que Camus promène sur les hommes sera-t-il plus chaleureux ? [...]
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