Commentaire composé sur Nuit Rhénane d'Apollinaire.
[...] La spécificité de "Nuit rhénane" tient à sa mise en œuvre de figures empruntées à la mythologie germanique, les Ondines. Elles ont une séduction certaine et un pouvoir maléfique qui entraînent le poète dans un univers surnaturel inquiétant. Nous étudierons tout d'abord la progression dramatique, remarquable dans un poème où rien ne se passe jusqu'au dernier vers. Puis nous analyserons l'expression des diverses manifestations du surnaturel. Enfin, nous nous attacherons, au double plan de l'énoncé et de l'énonciation. à la puissance magique du verbe : au plan de l'énoncé, à la magie du chant du batelier dans le poème ; au plan de l'énonciation, à la magie dans l'écriture d'Apollinaire. [...]
[...] Par ailleurs, elles possèdent un élément quasi irrésistible de séduction auprès des hommes : ces cheveux " longs jusqu'à leurs pieds" (v. auxquels le protagoniste oppose, pour se garder d'elles, les rassurantes " nattes repliées" (v. des "filles blondes" (v. de la réalité. Apollinaire n'insiste pas, dans ce poème, sur leur capacité à attirer, puis à retenir, les hommes au fond de l'eau. Néanmoins, il associe un thème de mort en râle-mourir", v. 11) à la voix qui les célèbre: La voix chante toujours à en râle-mourir Ces fées aux cheveux verts I . [...]
[...] Elle traduit précisément l'éclatement inattendu du verre: "Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire (v. comme sous l'effet des Sorts des "fées aux cheveux verts (v. 12) de la strophe précédente ou de la chanson qui les célèbre. L'absence de commentaire prouve la stupeur du protagoniste atterré par le triomphe du surnaturel. Le poème s'achève de manière abrupte, laissant le lecteur partager l'incrédulité du jeune homme. L'expression du surnaturel Le surnaturel apparaît de différentes façons ici. Il se manifeste d'abord, de façon explicite, dans la chanson du batelier consacrée aux Ondines (str et 3). [...]
[...] traduit justement son saisissement et son appréhension que partagent aussi les étoiles ( "l'or des nuits , v. 10) qui e tombe[nt] en tremblant refléter" (v. 10) au fond du Rhin. Au chant du batelier est associé un thème de mort en râle mourir, v. 11) tandis que se révèle la nature véritable des Ondines : ce sont des sorcières jeteuses de sorts ("incantent", v. 12). Strophe4 La quatrième strophe, constituée d'un seul alexandrin, contraste par sa brièveté avec les quatrains précédents. [...]
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