Lamartine, romantisme, Nouvelles méditations, Chant d'amour, Les contemplations, Victor Hugo, lyrisme, structure poétique, personnification, amour, mort, mythe de Psyché, Orphée et Eurydice
Le chant d'Amour VI est un poème qui appartient au recueil Nouvelles méditations publié en 1823 par l'écrivain romantique Alphonse de Lamartine. Le titre du recueil fait écho à un précédent ouvrage Méditations publié trois ans auparavant et qui eut un vif succès. Si Lamartine est marié en 1823, il vécut une histoire d'amour à l'issue tragique avec Julie Charles qui mourut en 1817. Figure de proue du romantisme, courant littéraire et lyrique dont les thèmes de prédilection sont la fuite du temps, la nature, l'amour et la mort, Lamartine à travers ce poème dépeint une expérience personnelle à la portée universelle.
[...] Il l'associe à l'image maternelle évoquée par la métaphore des flambeaux, du lit et de la couche « Qu'elle étende ma couche à côté de la tienne », « Dans le lit du tombeau ». La mort couche les amoureux comme une mère ses enfants. Dans cette strophe, elle appartient au même cycle universel que celui du jour et de la nuit. Cette idée du cycle est d'ailleurs renforcée par la métaphore à la strophe 5 de l'automne « Comme on voit en automne un couple solitaire ». [...]
[...] Orphée refuse la mort de l'être aimé et défie le sort. Une autre référence mythique, celle de Psyché est présente dans l'œuvre. Evoquée par la périphrase « une vierge sainte » et par la comparaison « Comme une lampe d'or », le mythe de Psyché et Cupidon, tout comme celui d'Orphée, confère au poème une dimension intemporelle et universelle. En les évoquant, le poète en appelle à la mémoire collective et universelle, aux « mémoires d'une âme » définies par Victor Hugo dans sa préface des Contemplations. [...]
[...] L'interjection « hélas » souligne particulièrement l'impuissance et le désespoir de l'homme face au passage du temps. Le temps et la mort sont liés par le même procédé de personnification à la strophe 4 « Et quand la mort viendra, d'un autre amour suivi, / Eteindre en souriant de notre double vie/ L'un et l'autre flambeau ». L'auteur souligne ainsi l'issue fatale à laquelle mène le temps. Les comparaisons qui ponctuent le texte lient les caractères humains aux éléments de la nature, les yeux sont voilés d'un « nuage de larmes », la femme et sa beauté sont comparées à des fleurs « comme une fleur passée », « flétrira sur tes charmantes lèvres ». [...]
[...] Il répond ici à la définition du lyrisme chez Victor Hugo, pour qui le lyrisme avait vocation à résorber les antagonismes. Le poète ici fait de la mort le berceau de l'amour. Il unit Eros et Thanatos. Les mythes de Psyché et d'Orphée L'homme amoureux est celui par lequel la beauté échappe aux ravages du temps, celui par lequel la jeunesse et l'amour sont éternels. « Regarde dans mon cœur », « Là ta beauté fleurit pour des siècles sans nombre ; ». Le regard amoureux permet de dépasser la condition humaine soumise à l'usure du temps. [...]
[...] Les strophes sont des sizains qui mêlent des alexandrins et des vers courts de quatre pieds. Ces enjambements donnent un rythme particulier au poème, créant un effet de rupture à l'intérieur de la strophe : « Mais quand tes yeux voilés, d'un nuage de larmes/ De ces jours écoulés qui t'ont ravi tes charmes/ Pleureront la rigueur ; ». Ce procédé du rejet d'un vers au vers suivant est au service de l'expression de l'exaltation du poète. Le vers 13 « Regarde mon cœur » est particulièrement représentatif de cet effet, car cette injonction intensifiée par le point d'exclamation qui clôt la strophe, donne une force particulière à l'expression des sentiments qui animent le poète, un ordre salvateur, une supplication même. [...]
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