Ronsard s'appuie ici sur quatre sizains formés d'octosyllabes. Cette structure isométrique confère au poème une certaine régularité. Chaque sizain comporte un quatrain en rimes croisées et un distique en rimes suivies. Cette régularité est voulue par le poète afin de renforcer la mélodie de ce poème et son côté lyrique (...)
[...] Ici, Ronsard n'a pas rompu radicalement avec le pétrarquisme, qui continue de lui fournir bien des sujets, mais il se sent plus libre vis-à-vis de ses modèles. L'amour du poète n'a plus rien de l'adoration mystique mais il se borne à une sorte de jeu, en même temps qu'à une invitation aux plaisirs les plus simples. On peut noter que Marie est l'anagramme d' aimer c'est un usage venu des grecs. L'anagramme sur le nom de la bien-aimée est de rigueur au Moyen-Âge et encore fréquente chez un poète comme Clément Marot ou encore Marulle. [...]
[...] On a là encore la conjonction Mais doublée de la négation Mais non (v.19) qui illustre cette persévérance. C'est comme si finalement, le poème était construit dans un enchainement de quatre argumentaires afin de montrer à la femme aimée la force de son amour. Il n'y a pas de plainte ni de supplication, le poète rend simplement compte du trouble qui le gouverne et il se sert de ces quatre strophes pour construire son raisonnement points par points. Dans ce poème, Ronsard utilise l'octosyllabe, comme dans son célèbre poème Mignonne, allons voir si la rose C'est un des mètres les plus anciens et les plus utilisés dans la poésie classique (qui privilégiera longtemps l'emploi des vers pairs à celui des vers impairs). [...]
[...] On trouve l'usage de l'impératif avec rend moy ce qui montre le pouvoir qu'a la jeune femme sur lui. Il va même jusqu'à se comparer à un esclave, il se dévalorise, montre à Marie l'abandon dans lequel il est laissé : que d'un prisonnier enchesné, ou d'un valet, ou d'un forcere, qui est esclave d'un corsere La conjonction de coordination ou reprise en anaphore vient accentuer cette énumération. On note un lexique mélioratif de la jeune femme belle fleur enfance doucement qui s'oppose au lexique péjoratif du poète décevant honte prisonnier . [...]
[...] Son âpreté se distingue de ses contemporains par la fonction qu'elle occupe dans la conquête amoureuse, et aussi par sa qualité et son ampleur. Un de ses aspects réside dans le fait de signifier l'obstacle à l'amour, mais en même temps, marquer le refus de cet obstacle. C'est donc un amoureux à double face : frustré et dépossédé, mais prêt à la riposte. Malgré l'obstacle, l'amoureux impuissant ne connait pas la résignation. La riposte de l'amoureux A l'envahissement de l'amour succède la riposte. [...]
[...] Cependant, ce je lyrique est aussi utilisé pour énoncer des vérités très généralement humaines et le je prend alors une valeur exemplaire : le poète parle au nom de beaucoup d'opprimés, comme les prisonniers, valets, esclave et 12). Le poète utilise un lexique propre à l'évocation des émotions, qui passe par le lyrisme. En effet, il emploie le champ lexical de différents sens, avec l'odorat qui sens v.2) ou encore la vue moins belle, mais plus bonne v et 14). [...]
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