Des nombreuses pages de son roman La Nouvelle Héloïse (roman par lettres publié en 1762) témoignent de son goût très vif pour la nature et en particulier les paysages de montagne de sa Suisse natale. Dans cette lettre, le héros Saint-Preux évoque une journée passée en compagnie de celle qu'il aime face aux grandioses sommets du Valais. Le paysage semblable à un tableau charme par son pittoresque et sa beauté sauvage (1° thème) ; il éveille divers sentiments et une communion s'établit entre l'âme et la nature (2° thème) (...)
[...] Dans cette lettre, le héros Saint-Preux évoque une journée passée en compagnie de celle qu'il aime face aux grandioses sommets du Valais. Le paysage semblable à un tableau charme par son pittoresque et sa beauté sauvage thème) ; il éveille divers sentiments et une communion s'établit entre l'âme et la nature thème). 1re Partie Le paysage semble organisé comme un tableau romantique de Caspar David Friedrich, et le mot est employé par le narrateur (l.11) au milieu du texte pour nous inviter à le considérer comme tel. [...]
[...] Le grondement du torrent est suggéré par des allitérations de consonnes vibrante le r fois). Deux verbes forts expriment le mouvement rapide : roulait et charriait enfin la couleur trouble est évoquée par les termes bourbeuse limon et sable En revanche dans le deuxième paragraphe les ruisseaux sont évoqués de façon différente pour souligner le contraste : la phrase a un rythme égal à deux parties de 12 à 13 syllabes : quelques ruisseaux filtraient à travers les rochers/ et roulaient sur la verdure en filets de cristal On trouve ici des allitérations en r mais elles sont adoucies par des assonances de voyelles claires o ou e Un point commun avec la description du torrent : le verbe roulait mais aussi deux contrastes : la couleur le cristal s'oppose à bourbeuse et la matière la transparence et la préciosité du cristal s'oppose au sable et aux pierres Les glaciers et leur froid sont évoqués avec des allitérations sifflantes en s : sommets de glace qui s'accroissent incessamment La douceur du petit terrain est associée à une phrase au rythme calme et régulier : quelques arbres fruitiers sauvages syllabes)/ penchaient leurs têtes sur les nôtres; syllabes) / la terre humide et fraîche syllabes)/ était couverte d'herbe et de fleurs syllabes) . [...]
[...] En comparant un si doux séjour aux objets qui l'environnaient, il semblait que ce lieu désert dût être l'asile de deux amants échappés seuls au bouleversement de la nature. J.-J. Rousseau, La Nouvelle Héloïse (1761), IV partie, lettre 17 Commentaire Intro A la fin du siècle des Lumières, qui fut dominé par l'entreprise philosophique mettant l'accent sur la raison, Rousseau apporta à la littérature un ton nouveau qui prépara le romantisme en contribuant à réhabiliter la sensibilité et les passions. [...]
[...] Commentaire composé d'un extrait du texte de Rousseau La Nouvelle Héloïse Ce lieu solitaire formait un réduit sauvage et désert ; mais plein de ces sortes de beautés qui ne plaisaient qu'aux âmes sensibles et paraissent horribles aux autres. Un torrent formé par la fonte des neiges roulait à vingt pas de nous une eau bourbeuse et charriait avec bruit du limon, du sable et des pierres. Derrière nous une chaîne de roches inaccessibles séparait l'esplanade où nous étions de cette partie des Alpes qu'on nomme les glacières, parce que d'énormes sommets de glace qui s'accroissent incessamment les couvrent depuis le commencement du monde. [...]
[...] A ce propos on peut noter que les arbres fruitiers sont sauvages : la nourriture éventuelle proviendrait dans ce site, non du travail de l'homme mais de la seule nature comme au paradis terrestre. On a l'impression de se retrouver en ce lieux aux origines du monde avec l'allusion aux deux amants qui rappelle Adam et Eve et au commencement du monde Enfin on peut remarquer quelque chose qui ressemble à une protection complice entre l'homme et une nature maternelle : quelques arbres penchaient leurs têtes sur les nôtres Conclusion A la lecture de ces lignes on comprend que la Nouvelle Héloïse, venue à son heure prendre sa revanche sur le froide raison ait répandu parmi ses lecteurs de l'époque le goût de la vie rustique et l'attirance pour la montagne qui paraissait horrible auparavant. [...]
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