Uruguay, Tupamaros, Régis Debray, Amérique latine, Abraham Guillén, Gérard Chaliand, guérilla, terrorisme révolutionnaire, démocratie, révolution, focos, guerre, mouvement de masse, Cuba, MLN Mouvement de Libération Nationale, PC Parti communiste, militaire, Montevideo, faillite, attentat, crise sociale, mouvement clandestin, clandestinité, propagande, répression, population, plan Tatu
Pour Guillén il y a un contexte révolutionnaire favorable quand la classe dominante a perdu son prestige du fait de guerre, de crises économiques ou sociales, d'immoralité, etc. Les Tupamaros ont, selon lui, échoué à faire fructifier un contexte favorable. Son jugement est peu amène. Il est prononcé en 1971, date à laquelle les Tupamaros n'ont pas encore été vaincus. Ils connaissent en effet une période de très grande activité et multiplient les actions spectaculaires. Mais la répression s'organise elle aussi et le soutien populaire n'est peut-être plus complètement présent. Un des événements indiquant cette bascule, cet échec dans le passage de la première à la deuxième phase de la guérilla (selon Guillén) est l'assassinat de l'agent du FBI Dan Mitrione en août 1971.
[...] Conséquence logique du pouvoir donné aux forces de l'ordre depuis 1968. Cependant la guérilla est écrasée avec la collaboration des principaux partis politiques (il ne s'agit pas d'une logique putschiste). Ici la dictature est vue comme une solution de sortie de crise du système politique (et non comme une solution face à la menace révolutionnaire comme dans d'autres pays). Intérêt du texte : un regard sur la stratégie des Tupamaros qui n'ont pas beaucoup écrit de textes théoriques et le point de vue d'un fin connaisseur. [...]
[...] Et pourquoi la guérilla urbaine a-t-elle échoué ? Les raisons de la faillite Une visibilité croissante du MLN-Tupamaros . Le MLN constitue une menace/ pouvoir pendant une décennie. Dans la première phase de l'insurrection, deux buts = trouver de l'argent et des armes ; frapper l'opinion publique par des attentats spectaculaires alors qu'ils ne sont, au départ, qu'une vingtaine de guérilleros. Ils mènent des actions armées, des attaques de banques, etc. Ces braquages ou vols sont appelés « expropriations ». [...]
[...] Les Tupamaros acquièrent une renommée internationale, notamment parce qu'ils kidnappent deux officiels américains et un diplomate brésilien. La société est ébranlée. Il existe par ailleurs des liens réguliers de la guérilla avec le mouvement ouvrier, les syndicats, notamment ceux du service public comptaient près d'un tiers des travailleurs du pays. Mise en place de Comité de soutien aux Tupamaros dans les entreprises. Ceci dans un contexte, surtout entre 1968 et 1972, où les syndicats subissent une politique de coercition et de répression forte (grèves interdites, emprisonnements de leaders syndicaux). [...]
[...] À compter aussi au rang des réalisations de Battle y Ordoñez : la séparation de l'Église et de l'État consacrée par la constitution de 1917. Crise de 1929 bouleverse ce système, même si l'État en atténue l'impact. Avec la Deuxième Guerre mondiale, montée en puissance des industries boostées par la guerre puis par la guerre de Corée. Quand celle-ci se termine, l'euphorie s'arrête, chômage, etc. Il y a alors plusieurs décalages dans la société : un exode rural vers Montevideo, une tertiarisation de l'économie, mais une économie dont le centre de gravité est encore la zone rurale. [...]
[...] Elle est censée permettre de créer une identité nationale forte, qui ne soit pas fondée sur une idée venue des oligarchies seulement (slogan « il y aura une mère patrie pour tous ou pour personne »), et d'instaurer le socialisme comme moyen de gérer l'économie et la société du pays. D'où des cibles qui correspondent aux oligarchies et aux intérêts étrangers. Idée que cette violence des Tupamaros mettra au défi le pouvoir en place qui, incapable de la réprimer, sera ébranlé : ce qui est précisément le but recherché. Ainsi la guérilla est perçue comme un moment temporaire de la lutte : une étape militaire avant la lutte politique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture