Victor Hugo a déjà écrit deux romans (Bug-Jargal en 1818 et Hans d'Islande en 1823), lorsqu'il entreprend de composer une vaste fresque romantique, à la Walter Scott, mettant en scène des personnages à dimension mythologique, le difforme sonneur de cloches Quasimodo et la très belle gitane Esméralda. Ainsi, en 1831, il publie Notre-Dame de Paris. Au début du roman, situé à Paris, à l'ombre de la cathédrale Notre-Dame, en plein Moyen-âge (XVe siècle), le poète Pierre Gringoire aperçoit Esméralda en train de danser. Ébloui par la beauté de la jeune fille et bien que ne la connaissant pas encore, il s'arrête.
I- Une rencontre romanesque
a- Le point de convergence des regards
Tout dans cet extrait traduit la cristallisation des regards sur Esméralda qui, dès la première phrase du texte (Dans un vaste espace laissé libre entre la foule et le feu, une jeune fille dansait), occupe un position centrale, ainsi que permettent de le déduire les précisions apportées par le paratexte (Un feu de joie brûle au milieu de la place et une foule fait cercle autour) :
- d'abord celui de la foule. L'immobilité et la concentration du public sur une jeune fille (ligne 1) sont traduites par le rythme binaire et la répétition des adjectifs tous et toutes : "Autour d'elle tous les regards étaient fixes, toutes les bouches ouvertes" (ligne 12) (...)
[...] Si les yeux de Pierre Gringoire et d'Esméralda se rencontrent, c'est dans une certaine tension, le jeune homme étant partagé entre fascination et désillusion. Quant à la bohémienne, elle est si mystérieuse, si emportée par une danse qui semble venue d'ailleurs, que le lecteur ne peut deviner ses sentiments. [...]
[...] De plus, sa musicalité évoque fortement l'image de la danse, avec un rythme ternaire récurrent (un être humain, ou une fée, ou un ange, ligne 2 ; Elle dansait, elle tournait, elle tourbillonnait, lignes et une allitération en (bourdonnement du tambour, ligne 13 ; bras ronds et purs, ligne 14 Un personnage fantastique Esméralda donne en effet lieu à une comparaison avec une surnaturelle créature (ligne d'une part lors des références mythologiques dans la réplique de Gringoire (lignes 18-19) et d'autre part avec l'exotisme de la couleur de son teint (sa peau devait avoir ce beau reflet doré des Andalouses et des Romaines, lignes 6-7). Son personnage allie alors les extrêmes antagonistes. Elle est toute d'ombre et de lumière : brune / reflet doré (lignes 6 et ses grands yeux noirs / un éclair (lignes noirs / flamme (lignes 11 et 17). Conclusion Cet extrait est dominé par le topos de la rencontre amoureuse : cette éblouissante vision. [...]
[...] Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, livre chapitre III. ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Victor Hugo (1802-1885) est considéré comme le plus important des écrivains romantiques de la langue française, ayant contribué, tout comme Baudelaire, au renouvellement de la poésie et de la littérature. Son œuvre romanesque a traversé tous ses âges, toutes les modes et tous les courants littéraires de son temps, sans ne jamais se confondre totalement avec aucun. Il utilise les techniques du roman populaire en les amplifiant et subvertit les genres en les dépassant. [...]
[...] Si les émotions du jeune homme laisse présager des conflits, le lecteur peut néanmoins envisager une relation entre les deux personnages. En effet, plusieurs paragraphes se terminent sur la mention des yeux d'Esméralda, révélant un échange de regards caractéristiques des rencontres amoureuses : tant il fut fasciné par cette éblouissante vision (ligne ses grands yeux noirs vous jetaient un éclair (ligne 11) et ses yeux de flamme, c'était une surnaturelle créature (ligne 17). Une jeune fille mystérieuse Nettement influencée par la danse et une syntaxe dépeignant un personnage fantastique, Esméralda apparaît comme une jeune fille mystérieuse. [...]
[...] Ainsi, en 1831, il publie Notre-Dame de Paris. Au début du roman, situé à Paris, à l'ombre de la cathédrale Notre-Dame, en plein Moyen Âge (XVe siècle), le poète Pierre Gringoire aperçoit Esméralda en train de danser. Ébloui par la beauté de la jeune fille et bien que ne la connaissant pas encore, il s'arrête. Une rencontre romanesque Le point de convergence des regards Tout dans cet extrait traduit la cristallisation des regards sur Esméralda qui, dès la première phrase du texte (Dans un vaste espace laissé libre entre la foule et le feu, une jeune fille dansait), occupe un position centrale, ainsi que permettent de le déduire les précisions apportées par le paratexte (Un feu de joie brûle au milieu de la place et une foule fait cercle autour) : d'abord celui de la foule. [...]
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