Dans son sixième et dernier roman Notre coeur, Maupassant nous raconte la vie d'André Mariolle, un aristocrate qui gagne sa vie sans travailler dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Il fait la rencontre de Madame de Burne, une bourgeoise. D'abord insensible à ses charmes, il se prendra d'amour pour elle mais le consumera petit à petit.
Dans ce passage, l'auteur nous présente cette jeune femme à travers son entourage. En quoi fait-il ici une étude de moeurs ? Nous présenterons d'abord son portrait de femme moderne, puis analyserons la critique de la haute société.
I-Portrait de femme moderne :
a) Caractère ambigu :
Le portrait de Michelle est contrasté ; elle est tiraillée entre ses penchants naturels et les convenances de la vie en société. D'un côté, Maupassant nous indique qu' "elle s'abandonnait à ses penchants un peu bohèmes" (l.4) mais d'un autre, elle est "correcte" et " modérée" (l.5). Elle est "effrayée" (l.3), elle "redoutait les témérités" (l.5) car elle ne veut courir aucun risque. Cette peur est soulignée par la triple répétition de "aucune" (l.6) dont le rythme ternaire insiste sur le grand soin qu'elle apporte à sa réputation, à son "renom" (l.5). Le poids du qu'en-dira-t-on est également marqué par la répétition du pronom personnel sujet "on" aux lignes 3, 6, 7 et 9. Face à cette crainte, elle s'impose "sagesse" (l.2) et "prudence" (l.3) dans son comportement habituel exprimé par le temps de l'imparfait dans le premier paragraphe (...)
[...] Maupassant met en relief la force de cette rumeur médisante au travers du champ lexical de la communication : "ce qu'on pourrait dire" "une légende courait" "les intimes discutaient souvent sur ce cas" (l.11) et "ricanait" (l.15). Gaston de Lamarthe parait très imbu de sa personne. Il se vante en affirmant être le seul à pouvoir "analyser les femmes avec une pénétration infaillible et unique." (l.20). C'est un "observateur" (l.19) qui s'amuse à classer les femmes en "type" (l.21). Il décortique l'âme féminine comme un objet de recherche. [...]
[...] Gaston de Lamarthe avait d'autres idées. En sa qualité de romancier, observateur et psychologue, voué à l'étude des gens du monde, dont il faisait d'ailleurs des portraits ironiques et ressemblants, il prétendait connaître et analyser les femmes avec une pénétration infaillible et unique. Il classait Mme de Burne parmi les détraquées contemporaines dont il avait tracé le type dans son intéressant roman Une d'Elles. Le premier, il avait décrit cette race nouvelle de femmes agitées par des nerfs d'hystériques raisonnables, sollicitées par mille envies contradictoires qui n'arrivent même pas à être des désirs, désillusionnées de tout sans avoir goûté à rien par la faute des événements, de l'époque, du temps actuel, du roman moderne, et qui, sans ardeur, sans entraînements, semblent combiner des caprices d'enfants gâtés avec des sécheresses de vieux sceptiques. [...]
[...] montre que l'auteur n'est pas si sévère à leur endroit puisqu'il envisage le fait qu'ils aient "raison" (l. 8). D'autre part, ce sont les hommes qui séduisent les femmes et non l'inverse "Tous avaient essayé de la séduire" (l. 7). C'est une vision machiste des rapports de séduction. Ils semblent sûrs d'eux-mêmes, ce qui fait dire à de Maltry en parlant de la protagoniste: "son heure viendra" (l.15). Encore une fois, le futur marque sa certitude quant à son devenir, encore appuyée par la construction anaphorique "plus elle" à la ligne 16. [...]
[...] Ce passage est aussi une satire de la haute société où les hommes adoptent une attitude méprisante à l'égard de femmes qui se veulent plus libres. Débarrassée des scrupules moraux et religieux qui hantaient Madame Bovary de Flaubert, Michèle de Burne peut s'écrier : " Je suis trop moderne. " Passage étudié Mme de Burne, d'ailleurs jalousement gardée par ses amis et qui conservait de son passage dans le monde sous l'autorité maritale un souvenir répulsif, avait la sagesse de ne point trop augmenter ses connaissances. [...]
[...] Nous présenterons d'abord son portrait de femme moderne, puis analyserons la critique de la haute société. I-Portrait de femme moderne: Caractère ambigu: Le portrait de Michelle est contrasté ; elle est tiraillée entre ses penchants naturels et les convenances de la vie en société. D'un côté, Maupassant nous indique qu' "elle s'abandonnait à ses penchants un peu bohèmes" (l.4) mais d'un autre, elle est "correcte" et " modérée" (l.5). Elle est "effrayée" elle "redoutait les témérités" (l.5) car elle ne veut courir aucun risque. [...]
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