Federico Garcia Lorca, poète espagnol de renom né en 1898, publia en 1927 son recueil de poésies intitulé "Chansons". A l'intérieur, figure le poème "Nocturnes de la fenêtre" qui fait appel à l'imaginaire et qui évoque des songes du poète. Jacques Prévert, poète français dit "populaire" né en 1900, publia en 1946 le recueil au succès reconnu Paroles. Le poème "Chansons des escargots qui vont à l'enterrement" qui y figure allie l'image insolite d' acteurs qui ne sont pas humains au populaire de l'action : un enterrement et une fête.
Bien que le poème de Lorca et celui de Prévert ne relèvent pas des mêmes sujets, il n'en reste pas moins qu'il est possible d'établir des relations entre eux, de sorte que l'on va se demander quelles caractéristiques sont à la fois majeures et retrouvées dans les deux poèmes, qu'elles soient analogues ou opposées.
[...] D'autre part, les feuilles sont ressuscitées telles des miraculés et les escargots sont désappointés (v.12) comme s'ils maîtrisaient la notion de logique. Ensuite, le soleil leur dit quelque chose il est donc doté de la parole. Il leur propose de s'asseoir prendre un verre de bière prendre l'autocar pour Paris comme si les deux escargots étaient capables de faire tout ce que font les humains (v.16-20). Les bêtes, les arbres et les plantes (v.31) sont considérés de même car ils se mirent à chanter boire et trinquer ainsi que les deux escargots émus et heureux qui ont donc des émotions et qui ont beaucoup bu et qui titubent un peu (v.43-46) tels des gens au bistrot ou à une fête 37). [...]
[...] En premier lieu, l'étape sur la vie se situe en première position chez Lorca (Partie et en dernière position chez Prévert (v.31 à 48). L'étape sur la vie en opposition avec l'étape sur la mort a un caractère positif, qui est ainsi attribué à l'entrée en matière chez Lorca et au début chez Prévert. Nous pouvons effectivement relever dans cette partie chez Lorca, la voix de deux enfants (v.2). La présence des enfants évoque le fait d'avoir encore toute une vie devant soi. [...]
[...] Enfin, les deux poèmes ont un cadre spatio- temporel opposé, dans la mesure où celui de Prévert est défini et permet au lecteur de s'identifier dans le cadre spatial et temporel plus directement tandis que Lorca définit moins bien ce cadre ce qui pousse le lecteur à susciter beaucoup plus son imagination pour accéder à l'identification. Ainsi, après cette analyse comparée de ces deux poèmes, on peut remarquer que la plupart des caractéristiques qu'ils avaient en commun agissaient sur le lecteur. [...]
[...] En effet, bien que le cadre spatio-temporel soit très important chez l'un comme chez l'autre, il est construit à des échelles différentes, dans la mesure où il est illimité chez Lorca et bien défini chez Prévert. Tout d'abord, chez Prévert le cadre est limité dans l'espace, dans la mesure où l'auteur cite des lieux précis et uniques : à l'enterrement d'une feuille morte Paris (v.20), chez eux (v.42). Il s'agit donc là de l'enterrement de cette feuille morte et pas d'une autre, de Paris l'unique et capitale de la France et du chez-soi des deux escargots et pas d'un autre. [...]
[...] Cette étape sur la mort a un caractère péjoratif que l'on retrouve à la fin du poème de Lorca (partie IV) et au début du poème chez Prévert (v.1/5). Effectivement, dans le poème de Lorca, l'idée de mort est affirmée au travers de l'adjectif morte qui qualifie une ondine (v.34 et de repose (v.35) verbe du sujet ondine qui repose dans la mort, et de l'adjectif ensevelie qualifiant l'ondine et qui renvoie à l'ensevelissement d'un cercueil. L'idée est confirmée par nul effort ne l'éveille (v.40) qui appuie l'idée qu'il ne s'agit pas du sommeil mais de la mort. [...]
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