Ce poème, tiré du recueil des vers, écrit en 1606 par Nicolas Vauquelin des Yveteaux, est un sonnet dans lequel la voix poémique expose son amour de changer, né de son amour pour les femmes. Il s'agit d'un sonnet parfait, rédigé en alexandrins, avec des rimes embrassées (pour les quatrains) et tripartites (pour le tercet). Nous verrons que, malgré cette forme conventionnelle, ce poème est très représentatif de l'esthétique baroque, et que l'auteur de ce poème exprime à travers cette œuvre des sentiments que l'on découvrira personnels.
Dans les premiers vers, la voix poémique annonce l'idée de l'inconstance de ses amours et de son « amour de changer » que l'on retrouvera tout au long du texte. L'inconstance de l'amour pour les femmes de la voix poémique est mise en valeur par le caractère changeant permanent de cet amour, grâce à la succession des amours qu'elle a pour de nombreuses femmes, sans s'arrêter sur un choix.
[...] Cette idée de soumission au changement et à ce qu'il apporte est renforcée par la fin du vers 5 : il faut l'accepter sans s' affliger ; la voix poémique y arrive d'ailleurs très bien puisqu'elle ne peut s'affliger Le thème de l'inconstance développé ici est caractéristique du baroque, tout comme le thème de l'opposition soulignée par le chiasme entre les vers 2 et 3 : la volonté d'indépendance prédomine finalement. Une volonté et une envie de changement Plus que d'une soumission au changement, il s'agit d'une volonté et d'un amour de changer ; il s'agit d'une volonté d'être considéré comme unique. Le vers 8 est très explicite sur cette volonté à part entière de ne pas se ranger au dessous de telles lois et donc d'être mis à part dans la société, d'être considéré un peu comme une société soi-même : cette idéologie est caractéristique du Baroque. [...]
[...] En effet, si la vie décrite ici est la sienne (ou même si ce n'est pas le cas), la voix poémique serait à plaindre par le lecteur : la mise à part de l'homme-écrivain, son absence de moralité, son inconstance que la morale réprouve, ainsi que la tristesse normale qu'il devrait ressentir à cause de l'absence de relation approfondie citée au vers 13 : je fais peu d'amitiés et bien des connaissances ; tous ces traits de caractère sont peu enviables par chaque personne de la société. Et pourtant l'auteur paraît se complaire dans cet aspect . [...]
[...] Nicolas Vauquelin, Avec mon amour naît l'amour de changer Introduction Ce poème, tiré du recueil des vers, écrit en 1606 par Nicolas Vauquelin des Yveteaux, est un sonnet dans lequel la voix poémique expose son amour de changer, né de son amour pour les femmes. Il s'agit d'un sonnet parfait, rédigé en alexandrins, avec des rimes embrassées (pour les quatrains) et tripartites (pour les tercets). Nous verrons que, malgré cette forme conventionnelle, ce poème est très représentatif de l'esthétique baroque, et que l'auteur de ce poème exprime à travers cette œuvre des sentiments que l'on découvrira personnels. [...]
[...] Sous un espoir trop long je ne puis m'affliger ; Quand une fait la brave, une autre lui succède ; Et n'aime plus longtemps la belle que la laide : Car dessous telles lois je ne veux me ranger. Si j'ai moins de faveur, j'ai moins de frénésie ; Chassant la passion hors de ma fantaisie, À deux, en même jour, je m'offre et dis adieu. Mettant en divers lieux l'heur de mes espérances, Je fais peu d'amitiés et bien des connaissances ; Et me trouvant partout je ne suis en nul lieu. [...]
[...] Le choix exprimé par la voix poémique aux vers 9 et 10 est donc une volonté, même si elle peut être réprouvée par la société, comme nous le laisse entendre le vers 11, qui paraît tout à fait immoral à première vue : à deux, en même jour, je m'offre et dis adieu : la métaphore implicite dénote le sentiment de mise à part présent dans le baroque, et l'idée de non-conformisme avec la société toute réfléchie après ce premier tercet. Néanmoins cette volonté de mise à part n'est pas claire ; en effet, le terme frénésie du vers 9 est mis à la fois en parallèle et en opposition avec le terme fantaisie grâce au comparatif moins soulignant ainsi le côté paradoxal et non naturel de cette volonté. On ne sait plus très bien si cela relève du génie ou de la folie. [...]
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