Si les Lumières ont marqué l'Europe du XVIIIe siècle, en particulier la France, par leurs mouvements littéraires et philosophiques, disons intellectuels, provenant en grande partie d'une revue ou d'une progression du contexte de La Renaissance, l'évolution de la librairie a fait la preuve de cette marque. Le terrain, devenu fertile par la germination d'idées nouvelles et novatrices favorables à un combat contre un obscurantisme séculaire qui sévit en Europe sous la main dure du triangle bourgeoisie – noblesse – clergé, explosa en ouvrages diversifiés au su et à l'insu de la machine méticuleuse de la censure. C'est en effet dans ce contexte que Diderot le philosophe, le romancier, l'homme de lettres et le chroniqueur pamphlétaire, le critique d'art et le critique tout court, usa à profit des circonstances de la « littérature clandestine » pour s'engager à la conquête des esprits hétérogènes de son temps en graduant ses écrits pour viser des catégories distinctes selon le rang intellectuel, social et politique. Même si la Correspondance Littéraire de Grimm est restée pour longtemps son aire dissuasive du mouvement moderniste Lumières, quelques unes des bombes à retardement de Diderot ont pris le chemin de la fluidité et du secret, comme des pièces rares à garder jalousement loin de tous mais dans des mains sûres et intimes. Tel fut le sort, par exemple, des textes manuscrits comme le Rêve d'Alembert et Le Neveu de Rameau. Ce dernier, des plus subversifs puisqu'il met « une lumière crue sur le jeu des pouvoirs qui structurent le champ littéraire » , a connu une histoire bien curieuse dans la mesure où La France ne fut que le dernier informé du « mauvais livre » . En effet, après un parcours étonnant , le Neveu de Rameau est paru vingt ans après la mort de Diderot, et c'est le texte allemand de Goethe qui fut traduit en français par Saur et Saint-Geniès en 1821. Depuis, les éditeurs se sont succédé sur l'œuvre satirique de Diderot jusqu'en 1891 où Georges Monval découvrit un manuscrit autographe du Neveu de Rameau, la plus authentique de tous. « Le Neveu de Rameau est une composition musicale d'une décomposition sociale dans laquelle primerait le plaisir des mots », ainsi l'a présenté une analyse, parmi tant d'autres.
[...] Ibid. page 17 Relevant d'un dogmatisme d'idées reçues. Ibid. page 120. Conversation de Goethe op. cit. LUI p.87 Conversation de Goethe op. [...]
[...] Le Neveu de Rameau est une composition musicale d'une décomposition sociale dans laquelle primerait le plaisir des mots ainsi l'a présenté une analyse, parmi tant d'autres. C'est cette présentation qui fera l'objet du travail qui suit. La composition musicale du Neveu de Rameau serait-elle en mesure de dévoiler, voire de condamner, le déclin social par la force des mots ? Nous aborderons en premier lieu ci-après comment Diderot a utilisé son génie littéraire à travers le personnage de Rameau pour exprimer son point de vue sur la musique française et par là peindre les parasites et les flatteurs sans épargner ceux qui les patronnent En deuxième lieu, nous verrons comment Le Neveu de Rameau incarne le déclin social, conséquence d'un déclin intellectuel, que des instruments[7] perpétuent sur une société fatiguée. [...]
[...] Le traitement de deux mots, par exemple, dans le Neveu de Rameau, laisse à penser doublement.il s'agit des mots vice et vertu qui reviennent un grand nombre de fois, même en adjectifs vicieux-vertueux. Quand je dis vicieux, c'est pour parler votre langue ; car si nous venions à nous expliquer, il pourrait arriver que vous appelassiez vice ce que j'appelle vertu, et vertu ce que j'appelle vice Ce couple de mots surprend un paradoxe dans le discours de LUI et de MOI quant-à la sémantique. [...]
[...] Aussi donc viles les uns que les autres, ces éléments de la société attestent par leur comportement une forme combien réelle de la décomposition sociale où les positions du musicien et du gueux prévalent. C'est à ce niveau de raisonnement que convergent et interfèrent des éléments relevant de la musique et d'autres relevant de la société : faire de la pantomime. Belle métaphore. La conversation, à bâtons rompus certes du type café, met Le Neveu de Rameau dans un contexte de libertinage intellectuel où l'on parle de tout et de rien. [...]
[...] Le Neveu de Rameau Comment comprenez-vous l'analyse présentant Le neveu de Rameau comme une composition musicale de la décomposition sociale dans laquelle primerait le plaisir des mots ? Introduction : Si les Lumières ont marqué l'Europe du XVIIIe siècle, en particulier la France, par leurs mouvements littéraires et philosophiques, disons intellectuels, provenant en grande partie d'une revue ou d'une progression du contexte de La Renaissance, l'évolution de la librairie a fait la preuve de cette marque. Le terrain, devenu fertile par la germination d'idées nouvelles et novatrices favorables à un combat contre un obscurantisme séculaire qui sévit en Europe sous la main dure du triangle bourgeoisie noblesse clergé, explosa en ouvrages diversifiés au su et à l'insu de la machine méticuleuse de la censure. [...]
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