Commentaire composée sur un extrait de Le Neveu de Rameau de Denis Diderot. L'extrait est un dialogue entre "Moi" et "Lui" souvent étudié pour le bac de Première qui débute à "imaginez..." et se termine à "Il vous semble".
[...] Il n'y a plus de patrie. Je ne vois d'un pôle à l'autre que des tyrans et des esclaves. MOI.-- Servir ses amis ? LUI.-- Vanité. Est-ce qu'on a des amis ? Quand on en aurait, faudrait-il en faire des ingrats ? Regardez-y bien, et vous verrez que c'est presque toujours là ce qu'on recueille des services rendus. La reconnaissance est un fardeau ; et tout fardeau est fait pour être secoué. MOI.-- Avoir un état dans la société et en remplir les devoirs ? [...]
[...] Ce dialogue est argumentatif, deux interlocuteurs cherchent à convaincre et persuader l'autre. C'est aussi une délibération car ce dialogue est un débat sur le bonheur, avec deux conceptions antagonistes. C'est un débat représentatif de la personnalité de Diderot, une personnalité riche. Il est, en effet, une synthèse entre Moi et Lui On remarque un attachement au plaisir, mais aussi une présence importante dune valeur morale. On peut faire un rapprochement avec l'épicurisme de Montaigne, ou avec ses correspondances avec une dimension affective avec Sophie Volland. [...]
[...] l.23), des évidences (ex : l.13-14) En refusant d'enter dans le raisonnement de l'interlocuteur, par ex. l.31 (et suivantes). Rameau demeure donc fidèle à son attitude contestataire, exploitant une stratégie élaborée. Etudions par exemple les lignes 6 à 38, où le neveu pratique efficacement l'art de la réfutation Lui prend systématiquement le contre-pied es idées avancées par moi réfutant point par point ses arguments et multipliant les procédés de persuasion Les arguments destinés à récuser la pensée du philosophe La thèse de Lui est le plaisir , qui est le seul principe directeur pour l'existence. [...]
[...] A la jalousie, au trouble, à la persécution. Est-ce ainsi qu'on s'avance ? Faire sa cour, morbleu ; faire sa cour ; voir les grands ; étudier leurs goûts ; se prêter à leurs fantaisies ; servir leurs vices ; approuver leurs injustices. Voilà le secret. MOI.-- Veiller à l'éducation de ses enfants ? LUI.-- Vanité. C'est l'affaire d'un précepteur. MOI.-- Mais si ce précepteur, pénétré de vos principes, néglige ses devoirs ; qui est-ce qui en sera châtié ? [...]
[...] LUI.-- Quoi qu'on fasse, on ne peut se déshonorer, quand on est riche. MOI.-- S'ils se ruinent. LUI.-- Tant pis pour eux. MOI.-- Je vois que, si vous vous dispensez de veiller à la conduite de votre femme, de vos enfants, de vos domestiques, vous pourriez aisément négliger vos affaires. LUI.-- Pardonnez-moi ; il est quelquefois difficile de trouver de l'argent ; et il est prudent de s'y prendre de loin. MOI.-- Vous donnerez peu de soins à votre femme. LUI.-- Aucun, s'il vous plaît. [...]
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