"Nevermore" est le second poème de la section "Mélancholia" des Poèmes saturniens. Il succède à "Résignation" dans lequel Verlaine avoue s'être plié au refus d'Elisa, une folie. Tout ce premier recueil est rempli de la douce Elisa, la soeur adoptive du poète, son premier amour qui repoussera ses avances, affectueusement mais fermement (...)
[...] Ah! les premières fleurs, qu'elles sont parfumées! Et qu'il bruit avec un murmure charmant Le premier qui sort de lèvres bien-aimées! [...]
[...] Le poème s'articule comme une promenade sentimentale à rebours, mais enchâssée dans le présent. Il apostrophe sa mémoire "que me veux-tu" et s'interroge avec inquiétude. La tournure "que me voulez-vous" montre bien combien Verlaine a toujours eu peur de lui-même, même avant son séjour en prison, il se reconnaissait poltron et d'avoir peur de la nuit. On retrouve dans le premier quatrain l'influence de Baudelaire et des fleurs du mal, un début du refus de suivre les jérémiades lamartiniennes ou autres. [...]
[...] La quatrième pièce " Vœu" la mentionnera presque explicitement. Verlaine nous précisera également ce qu'il attend d'une compagne, une présence quasi-maternelle. Le souvenir obsessionnel d'Elisa Le chagrin d'amour de Verlaine le laisse inconsolable " morne et seul Malgré sa résolution d'accepter son sort, il ne peut échapper au souvenir d'Elisa, aux merveilleux moments passés en sa compagnie au cœur de l'automne. Dans le poème précédent Après trois ans il a éprouvé le besoin comme Lamartine dans Le lac de revenir sur les lieux fréquentés ensemble. [...]
[...] L'automne Faisait voler la grive à travers l'air atone, Et le soleil dardait un rayon monotone Sur le bois jaunissant où la bise détone. Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. Soudain, tournant vers moi son regard émouvant: «Quel fut ton plus beau jour?» fit sa voix d'or vivant, Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique. Un sourire discret lui donna la réplique, Et je baisai sa main blanche, dévotement. [...]
[...] III- Un poème pré-impressionniste Verlaine se reconnaît impressionniste et ose espérer que le lecteur y reconnaîtra l'effort de la sensation rendue dans ce qu'elle a de plus délicat et de plus éphémère, l'impression. Bien avant " Romances sans paroles " ou se manifestera le mieux le caractère impressionniste du style verlainien, on retrouve dans " Nevermore " les bruits, indicateurs sonores " voix douce et sonore " et l'ambiance de parfums " les premières fleurs " et de couleurs " bois jaunissants Verlaine utilise d'abord les plans larges et flous, le ciel, le bois pour faire ensuite un plan rapproché sur son personnage. [...]
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