Les Néréides in "Émaux et Camées", Théophile Gautier

Résumé du document

Théophile Gautier né le 30 août 1811 est un poète, romancier, peintre et critique d'art français. Son plus grand intérêt était pour la poésie, mais il avait également un grand goût pour la peinture. De plus, Théophile Gautier appartient au courant des Parnassiens est à l'origine de la théorie de « l'art pour l'art », pour lesquels l'art n'a pas à être utile ou vertueux, mais doit convoyer le sentiment unique de l'extrême beauté.

Dans le texte que nous allons étudier, intitulé Les Néréides, tiré du recueil "Émaux et Camées" 1852-1872, Théophile Gautier nous exprime au travers d'un poème ses sentiments envers un tableau, dont la manière de nous le décrire fait preuve d'une grande sensibilité poétique et d'une grande précision, et qui semble être liée à un détournement de l'œuvre afin de nous transmettre sa beauté à son plus haut niveau.
Nous pouvons donc nous demander en quoi ce poème répond à la théorie de l'art pour l'art et par conséquent de quelle manière Gautier parvient-il à exprimer sa sensibilité pour l'art pictural dans l'art écrit le plus noble : la poésie ?

Extraits

[...] C'est ainsi, avec comme inspiration cette aquarelle, que Gautier peaufine son poème avec minutie et rigueur, avec travail et soin, il prend le temps d'analyser chaque détail qu'il peut extirper, en fait une description poétique parfaite et soignée. Dans le poème, il y a bien l'idée que ce qui est beau est ce qui ne sert à rien, ce qui n'a aucune utilité autre qu'esthétique. Nous avons donc vu dans cette deuxième partie que le poème se base sur la recherche de la perfection esthétique, tout en reniant tout ce qui peut avoir une utilité autre qu'esthétique, ce qui nous ramène bien à l'idée que ce poème est bien un poème qui convoie l'idée du mouvement de l'art pour l'art. [...]

[...] Nous sommes ici entraînés directement dans un tableau, plus précisément une aquarelle. Il faut souligner le fait que l'aquarelle reste sans doute la technique de peinture la plus simple et la moins évoluée en termes de complexité de détails, de précision, et surtout de technique. L'inspiration de Gautier est puisée dans une œuvre de peinture, représentant ici un thème ayant pour référence la mythologie : présence de nymphes, de Triton et de sirènes. Aussi, Gautier mêle la mythologie grecque aux Dieux romains avec perfection. [...]

[...] Quand il parle de la mer, il utilise des termes mystérieux et distants pour rappeler que la mer si belle soit elle reste dangereuse et imprévisible. Les sirènes apparaissent ainsi belles et claires, d'une extrême splendeur, au milieu d'une mer mystérieuse dont le rôle en fait importe peu. Comme dit précédemment, Gautier insiste sur une longue description de ce qui pour lui est le point central du tableau : les sirènes enjouées dans l'eau. En effet, la femme a toujours été un objet de contemplation pour les artistes. [...]

[...] On peut affirmer que Théophile Gautier réhabilite le travail minutieux et acharné de l'artiste auteur de l'aquarelle de sa chambre. Un élément flagrant de la théorie est le fait que Gautier mêle la mythologie à l'industrie moderne, chose totalement incompatible et qui semble illusoire, et c'est bien ceci qui prouve que Gautier à chercher à sortir l'art d'un monde réel et qui devait toujours se conformer à des mouvements précis, selon l'époque ou le contexte politique et social, il cherchait ainsi à extirper l'art de cet engrenage afin de faire de l'art pour de l'art. [...]

[...] Dans ce second axe d'étude, il sera question de mettre en évidence la théorie de l'art pour l'art défendue par Théophile Gautier. Pour cela il faut se demander en quoi le poème cherche à exprimer une extrême beauté et en quoi il renie les principes d'utilité et de morale. Dans un premier temps nous traiterons donc de l'extrême beauté du tableau. Tout d'abord, nous remarquons que c'est une scène qui n'est pas choisie au hasard. En effet, c'est une scène qui apparaît comme une sorte de contemplation, c'est-à-dire que l'observateur cherche à dégager de ce qu'il voit tout ce qui est beau, magnifique, à la limite du merveilleux. [...]