Commentaire composé extrait du du roman autobiographique de Nathalie Sarraute <em>Enfance</em>. Le passage qui nous intéresse (et donc à commenter) est celui concernant la mère.
[...] Pourtant, l'enfant juge cette lecture passionnante car les illustrations du livre ont été trempées des larmes de la fillette qui s'attache au héros du récit du fait que justement ils éprouvent des sentiments forts. Par exemple, le dévouement d'Elisa sautant de glaçon en glaçon avec son enfant dans les bras évoque pour elle la figure de la mère proche de son enfant dont elle est précisément privée. D'ailleurs, la fillette lui fait passer discrètement un test pour vérifier son intuition (sommeil). Enfin, le doute n'est plus permis lorsque sa mère qui ne pense pas être entendue exprime nettement l'ennui qu'elle a éprouvée auprès de sa fille. [...]
[...] Remarque sur le style Le style de la seconde voix se démarque de celui de la première à l'acuité du regard correspond un questionnement efficace qui a tendance à s'écarter de la technique impressionniste de la première voix. III L'intérêt du choix du dialogue Les pièges de l'écriture Dans ce passage, le dialogue permet à l'écrivain d'échapper aux pièges contre lesquels il veut se prévenir. Tout d'abord les pièges de la mémoire puisqu'il met en présence deux aspects contradictoires de la narratrice. [...]
[...] Enfance Nathalie Sarraute Passage de la mère Auteur représentative du nouveau roman dans les années 1960, Nathalie Sarraute n'aborde que tardivement l'autobiographie (83 ans). Consciente des difficultés du genre, elle cherche à éviter les pièges de l'écriture et de la mémoire en présentant son autobiographie sous la forme d'un dialogue à deux voix : celle qui rapporte le souvenir tel qu'il se présente à l'état brut et celle qui correspond au regard rétrospectif de l'adulte qui le soumet à un examen critique. [...]
[...] C'est le style dont use Nathalie Sarraute depuis qu'elle a eu l'intuition de l'importance des tropisme, c'est-à-dire des mouvements presque imperceptibles du psychisme qui constituent l'essentiel de notre vie affective. II L'acuité du regard de la seconde voix Quoique limitées, les interventions de la seconde voix sont décisives tant sur le plan de la vérité objective que sur celui de l'analyse psychologique. La recherche de la vérité objective Au début, la seconde voix paraît jouer le rôle de l'avocat de la mère (sois juste) amis cet effort de mémoire va au contraire amener la narratrice à prendre conscience de la réticence de la mère à rester auprès de sa fille même dans une situation toujours critique à cette époque : la maladie de la fillette. [...]
[...] Les pièges de l'écriture Ce que redoute Nathalie Sarraute, ce sont les beaux souvenirs d'enfance stéréotypés et idéalisés. La deuxième voix, grâce à une remarque ironique écarte cette éventualité, la figure idéalisée de la mère est définitivement reléguée aux rangs des illusions de l'enfance, que l'âge adulte ne peut plus prendre en compte. La douleur est garante de l'authenticité de l'analyse. Conclusion Le passage présente le double intérêt de nous sensibiliser à la détresse d'un enfant sensible et attachant qui souffre de l'indifférence de sa mère (de son père également) et de nous montrer comment les techniques du nouveau roman renouvellent le genre autobiographique en lui conférant par l'intermédiaire d'un dialogue un surcroît de naturel et d'authenticité qui donne l'impression d'éviter les pièges de l'écriture. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture