Émile Zola, Nana, chapitre 8, portrait de Nana, Fontan, prostitution, naturalisme, déséquilibre de force, système judiciaire, description de Saint-Lazare, Satin, mise en scène, identité du sauveur, tension, cours des évènements, sentiment, L'Assommoir, angoisse
"Émanciper la femme, c'est excellent ; mais il faudrait avant tout lui enseigner l'usage de la liberté", affirma Émile Zola, auteur de l'extrait proposé à l'étude. Écrivain, journaliste et critique d'art, Émile Zola est connu pour être le chef de file du mouvement naturaliste. Curieux et passionné par la science et la rigueur scientifique, il retranscrit cette approche dans ses romans. Le naturalisme désigne ce mouvement littéraire du XIXe siècle qui s'intéresse à peindre à travers les diverses oeuvres, la réalité le plus fidèlement possible en s'appuyant sur diverses documentations. Ce mouvement littéraire ne s'arrête pas à une simple représentation de la réalité, mais il y ajoute une dimension de physiologie et déterminisme dépeinte à travers les différents personnages, souvent originaires de classe sociale défavorisée. Le texte proposé à l'étude est extrait du Chapitre 8 du Tome 9 intitulé « Nana » issu de sa série littéraire intitulée « Les Rougon-Macquart » de Zola. Cette série littéraire est un emblème du naturalisme et met en avant le sort d'une famille et de ses descendants sur cinq générations. À travers cette oeuvre, Zola dépeint la société et ses mutations. Le roman Nana, d'abord publié en tant que feuilleton, traite du thème de la prostitution. Il est question d'une jeune fille Anna Coupeau, lorette devenue cocotte et qui vit de ses relations.
[...] Dans un second temps, Nana par le groupe verbal « elle se disait bien » (l.5) semble à première vue avoir pris conscience de sa situation. Cette prise de conscience est retranscrite par une action, celle de « lâcher Fontan » (l.6). Cette action ne semble pas demander beaucoup d'efforts comme on pourrait l'entendre par le verbe suffire à la ligne 6. Toutefois, l'emploi du conditionnel passé « aurait suffi » (l.6) permet de comprendre que cette action relève du regret, ou d'une pensée réflexive et non pas d'une réelle action accomplie. [...]
[...] Ce rêve d'immunité est remis en parallèle à la réalité avec des successions de participe passé « bousculée, trainée, jetée » suite à la prise de conscience reviennent les sentiments « d'angoisse » (l.10) et de « honte » (l.10), sentiment assez ironique vu son métier comme le soulève l'auteur par l'expression suivante : « elle qui avait lancé vingt fois sa chemise par-dessus les moulins » (l.11). C'est ainsi que le personnage de Nana est mis en avant. Il serait intéressant d'observer comment l'auteur met en action ce personnage. [...]
[...] Il serait intéressant de rapprocher cette œuvre avec « Assommoir » qui introduisit le personnage de Nana. [...]
[...] L'auteur dépeint Nana comme un personnage engloutit par la peur consciente de la vérité l'entourant. Dans un premier temps, l'extrait s'ouvre sur le nom de Nana présentée comme auditrice et passive, en effet « elle écoutait ces choses » laissant croire qu'elle n'était pas familière avec ce qu'elle était prête à découvrir. Ces propos tenus par Satin ami de Nana l'envahissaient comme en témoigne le champ lexical de la peur : « frayeurs » « tremblé » (l.2). L'emploi de l'imparfait et du plus-que-parfait illustre la pérennité dans le temps de ces frayeurs et de ce sentiment de peur, qui augmentent au fur et à mesure comme l'indique l'adjectif « croissantes » (l.2). [...]
[...] Les péripéties commencent et sont illustrées par le discours direct « Les agents ( . ) Hue donc » (l.16). Satin est dans une métaphore filée, comparée à un cheval « se mit à galoper » (l.13) et « hue » (l.15), étant alors l'objet même d'une « course folle » (l.15). Les femmes sont réduites à des jupes comme en témoigne la personnification « les jupes fuyaient » (l.16), accentuant leur métier, ou encore la vitesse et leur crainte. [...]
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