Quatre ans après la parution du "Manifeste du surréalisme ", essai théorique marquant l'avènement du mouvement surréaliste, Nadja, récit inclassable publié en 1928, constitue un aboutissement esthétique et une mise en pratique poétique de cet acte fondateur. Dans quelle mesure peut-on dire de Nadja qu'elle est une œuvre surréaliste exemplaire ? Le récit "Nadja" est-il le miroir, le modèle, l'étendard du surréalisme ?
Dans "Nadja", Breton dénonce l'ensemble des conventions, qu'elles soient littéraires, sociales ou morales. Le refus du littéraire est énoncé dans l' "Avant-dire" où il écrit que Nadja obéit à deux « impératifs anti-littéraires » : le refus de la description (l'on retrouve ici le rejet du roman traditionnel) qui est remplacée par l'illustration photographique, et le refus du « moindre apprêt quant au style » au profit du ton de « l'observation médicale ».
[...] Ainsi l'exploration de l'inconscient et des rêves, sans la mise en ordre ou la censure de la raison, est essentielle à la libération du langage prônée par les surréalistes. Elle peut se faire par l'intermédiaire de l'écriture automatique ou de l'état d'hypnose, dont Desnos a fait l'expérience : Il dort écrit Breton, mais il écrit, il parle il écrit alors d' étonnantes équations poétiques et devient Marcel Duchamp alors qu'il ne l'a jamais vu. En outre, le thème du hasard et de la rencontre est capital dans Nadja. [...]
[...] En noir et lorsque, en révélant à Breton qu'elle se raconte toutes sortes d'histoires quand elle est seule, elle ajoute : c'est même entièrement de cette façon que je vis elle apparaît véritablement surréaliste dans sa partie esthétique. Conclusion L'exemplarité surréaliste de Nadja est à rechercher dans son esthétique poétique et anti-littéraire. Nadja, sa personne même, semble être une incarnation du surréalisme, elle en est l'égérie, la muse. Nadja ouvre la voie à la trilogie surréaliste de Breton : Les Vases communicants (1932), L'Amour fou (1937) et Arcane 17 (1945). [...]
[...] Ainsi, lorsque Nadja qualifie de braves gens les voyageurs du métro du soir, Breton s'indigne longuement. Certes, il accepte l'idée du travail comme nécessité matérielle mais rejette la question de sa valeur morale au point d'écrire que rien ne sert d'être vivant, le temps qu'on travaille Enfin, Breton récuse tout jugement moral et le conformisme du bon goût. En effet, il a décidé d'assister à la pièce Les Détraquées après avoir pris connaissance des critiques qui la considéraient comme déplacée et réclamaient son interdiction du fait de son intrigue scabreuse. [...]
[...] Il se livre à cette déambulation aléatoire avec Nadja, qui n'aimait qu'être dans la rue, pour elle seul champ d'expérience valable Nadja se livre à d'autres procédés surréalistes par ses propos imagés et insolites tels que : je suis la pensée sur le bain dans la pièce sans glaces et par un mode de vie ludique qu'elle propose à Breton : Ferme les yeux et dis quelque chose. N'importe, un chiffre, un prénom. Comme ceci : Deux, deux quoi ? [...]
[...] Dissertation de lettres (terminale littéraire) : En quoi Nadja d'André Breton est-il un modèle d'œuvre surréaliste ? Introduction Quatre ans après la parution du Manifeste du surréalisme, essai théorique marquant l'avènement du mouvement surréaliste, Nadja, récit inclassable publié en 1928, constitue un aboutissement esthétique et une mise en pratique poétique de cet acte fondateur. Dans quelle mesure peut-on dire de Nadja qu'elle est une œuvre surréaliste exemplaire ? Le récit Nadja est-il le miroir, le modèle, l'étendard du surréalisme ? [...]
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