East India Company, Histoire des deux Indes, abbé Raynal, écrivain français, colonialisme européen
Ce texte est un extrait de Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, une encyclopédie en plusieurs tomes parue en 1770 et rééditée plusieurs fois grâce à son succès. Cet ouvrage, plus communément appelé Histoire des deux Indes, a été rédigé par l'Abbé Raynal, l'un des célèbres écrivains français du XVIIème siècle.
Élève chez les Jésuites pendant sa jeunesse, l'abbé devient ecclésiastique à Paris en 1746, pour finalement se consacrer à cette œuvre littéraire. Il publie son ouvrage à Amsterdam en 1770, où sa critique et sa liberté d'expression ne sont pas censurées.
En effet, Histoire des deux Indes est un recueil de critiques envers le colonialisme européen à travers le monde, envers les maltraitances infligées par les puissances coloniales aux indigènes, et la soif de pouvoir absolu et sans limite des colons.
[...] l.9 les anciens maîtres sont bien sûr les nababs tels que Siradj al- Dawla. II- Les Nababs Anglais ont les pleins pouvoirs Qui sont les nababs D'après l'auteur les nababs étaient des jeunes gens de famille qui ne craignaient point de partir au-delà de ces mers immenses que la nation regarde comme une partie de son empire. l.1-2. À l'origine, les nababs sont les souverains indiens, sultans ou gouverneurs de provinces, qui exercent leur pouvoir sur les populations locales. Mais lorsque la compagnie prend le pouvoir du Bengale, nabab désigne les marchands Anglais privés, agents de l'East India Company, qui travaillent à leur compte : la Compagnie anglaise est devenue la fermière de son propre Soubab, un esclave auquel elle verrait se conférer ce vain titre pour en imposer plus sûrement aux peuples l.12-14. [...]
[...] Les Anglais sont donc devenus les dominateurs sans contradiction dans un empire où ils n'étaient que négociants l.22. Leur enrichissement au détriment de la Compagnie L'auteur indique que la Compagnie a profité de ce commerce privé pour s'enrichir encore plus : Elle s'est emparée, toujours sous le nom et en apparence pour le compte de Soubab, de la vente exclusive du sel, du tabac, du bétel l.16 Bien qu'il est vrai que ce trafic a permis l'enrichissement de la compagnie et de la nation, il est aussi responsable de sa faiblesse. [...]
[...] Ce comportement de la part des des différentes puissances va être l'objet de l'indignation de l'auteur. Raynal est l'un des premiers a osé la critique envers les puissances européennes, à dénoncer leur expansion, c'est ce qui lui vaut aussi sa notorieté. Dans ce texte, extrait du tome IV, il décrit l'établissement du pouvoir des nababs, ces marchands Anglais travaillant à leur compte, au Bengale, région de l'Est de l'Inde, après que l'East India Company y ait établi le comptoir Fort William à Calcutta en 1690. [...]
[...] Le double commerce Anglais permit d'enrichir les nababs et le gouvernement Britannique, puisqu'ils investissèrent en Angleterre, mais causa une perte de bénéfices et d'avantages pour la Compagnie, qui avait moins de contrôle sur les marchandises et ne trafiquaient plus qu'entre l'Inde et l'Europe, alors que le commerce d'Inde en Inde était très bénéfique. Ce changement de politique commerciale va mener à la colonisation totale de l'Inde pour ainsi étendre le nombre de colonies à l'empire Britannique. L'enrichissement personnels des nababs ne manque pas d'être critiqué par les Britanniques eux-même qui y voient une perte de bénéfice, ainsi que par les intellectuels européens de l'époque comme le démontre ce texte, dont la critique est portée sur le fait qu'il est bien difficile que les Anglais n'abusassent pas de leur pouvoir Ce commerce privé provoque d'ailleurs la fin du monopole de la Compagnie en Inde en 1833 en raison de la pression des manufacturiers anglais et des nababs qui organisent des agences commerciales concurrentes à la compagnie. [...]
[...] La région du Bengale appartenait à l ‘empire moghol mais était gouvernée par un souverain local : Siradj al-Dawla. Ce chef tyrannique s'accaparant les richesses de ses sujets, est en conflit avec un fonctionnaire hindou, sous la protection britannique, et ne tarde pas à prendre la ville d'assaut, massacrant des civils britanniques, en 1756. Ce conflit mène à la bataille de Palasi Plassey en 1757, que les Anglais remportent facilement (selon l'auteur, l'armée Anglaise possède hommes européens et Cipayes). Le Bengale, vaste province à la richesse proverbiale, englobant trois États de l'Inde actuelle Bengale-Occidental, Bihar, Orissa ainsi que le Bangladesh, fut ainsi le premier territoire indien à passer sous la domination britannique. [...]
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