Mythe de Mélusine, mythe, Mélusine, réécritures et relectures, littérature
« Les fées sont nées au XIIe siècles », écrit Laurence Harf-Lancner . Dans la perspective du thème de ce séminaire, « Rémanences du Moyen-Âge », nous nous intéresserons à la figure de la fée Mélusine. Son histoire appartient au folklore universel : il existe de nombreux récits qui mettent en scène l'union d'un mortel et d'un être surnaturel, d'un contact entre le monde des humains et le monde surnaturel. Si Mélusine appartient longtemps à la tradition orale, son histoire entre en littérature sous la plume de Jean d'Arras en 1393 et de Coudrette au début du XVe siècle.
[...] Le dénouement tragique du roman est provoqué par le frère de Raimondin : il l'incite à espionner sa femme le samedi. Cette rupture du pacte qui conditionnait son union avec un mortel provoque la disparition de Mélusine : elle s'envole par une fenêtre du château de Lusignan Un récit apologétique Les récits de Jean d'Arras et de Coudrette ont une fonction généalogique importante, qui dote la famille Lusignan d'une aïeule fabuleuse et d'ancêtres prestigieux impliqués dans la conquête de la Terre Sainte. [...]
[...] Ainsi, la patte de lion velue et griffue du quatrième fils de Mélusine devient dès l'édition de Philippe Le Noir une simple patte de lion sur la joue. De même, des éditions de la Renaissance à celles de la Bibliothèque bleue, la veine épique s'affaiblit et le récit s'abrège. Dès le XVIe siècle, la figure de Mélusine suscite la curiosité d'historiens tels que Jean Boucher dans ses Annales d'Aquitaine en 1531, Guillaume Rouillé dans sa Seconde partie du Promptuaire des médailles en 1553 ou d'Étienne de Lusignan dans ses Généalogies en 1586. [...]
[...] Points Paris p RABELAIS François, Le Quart-Livre, Chapitre XXXVIII Comment Andouilles ne sont à mespriser entre les humains Librairie Générale Française, coll. Le Livre de poche Paris p NERVAL Gérard, El Desdichado dans Les Chimères Les filles du feu, Michel Lévy frères, Paris p Ouvrages critiques : ANDRIES Lise, Mélusine et Orson : deux réécritures de la Bibliothèque bleue La Bibliothèque bleue et les littératures de colportage, de Thierry Delcourt et Elisabeth Parinet [dir.], pp. 79-92 BOUQUIN Hélène, Éditions et adaptations de l'Histoire de Mélusine de Jean d'Arras [XVe-XIXe siècle]. [...]
[...] Le bain de Mélusine a aussi une symbolique érotique. Jean d'Arras donne à la cuve de Mélusine un aspect luxueux tandis que Coudrette souligne la blancheur et la beauté de la dame jusqu'au nombril Symboles de Mélusine Dans les textes de Jean d'Arras et de Coudrette, sur les dix fils qu'engendre Mélusine, tous sont individualisés par un prénom et huit d'entre eux portent une marque de naissance qui témoigne de leur naissance féérique. Il est vrai que l'importance de ces naissances s'est atténuée dans la représentation qu'on se fait de Mélusine aux temps modernes. [...]
[...] Bien souvent, les auteurs ne retiennent de Mélusine que sa nature de fée, de magicienne, voire de séductrice envoûtante. De plus, il est rare que le nom de Mélusine soit explicitement évoqué dans les œuvres littéraires dans lesquelles la fée apparaît. Cela complique le travail de recherche et sa présence n'est parfois perceptible qu'en filigrane dans les textes. Mélusine n'est pas facile à débusquer et c'est parfois dans les endroits les plus inattendus qu'on trouve des références à la fée poitevine. [...]
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