Médée est une figure sombre de la mythologie grecque. Elle est magicienne, comme sa parente Circé, avec ce que ce statut recèle de mystère et de crainte. Elle est aussi meurtrière (elle a tué son frère notamment) et surtout coupable d'infanticide.
Du soleil qui est un de ses ancêtres, elle est l'ombre, sans le moindre effacement mais, au contraire, avec une force qui a inspiré de nombreux artistes.
Médée ne laisse pas indifférent. Mais chaque auteur qui s'est inspiré du mythe l'a enrichit. Pour Christa Wolf, Médée n'est qu'une femme, à la beauté du diable, à l'intelligence vive, dont l'origine étrangère et la libre pensée attisent méfiance et haine. Il n'y a plus de meurtre, du moins n'en est-elle pas à l'origine, et de bourreau, elle devient victime (...)
[...] Médée, le mythe revisité Analyse de Médée de Christa Wolf Médée est une figure sombre de la mythologie grecque. Elle est magicienne, comme sa parente Circé, avec ce que ce statut recèle de mystère et de crainte. Elle est aussi meurtrière (elle a tué son frère notamment) et surtout coupable d'infanticide. Du soleil qui est un de ses ancêtres, elle est l'ombre, sans le moindre effacement mais, au contraire, avec une force qui a inspiré de nombreux artistes. Médée ne laisse pas indifférent. [...]
[...] Cette version du mythe a un écho dans l'histoire de Christa Wolf, dans la condamnation de personnes qui naguère l'encensaient, à partir d'un élément (un dossier) dont l'authenticité n'est pas assurée. Plus exactement, c'est la nature de l'information qui porte à caution dans un environnement où trahison et désinformation étaient de mise et où, par son silence, chacun devenait complice du pire, sans pouvoir aujourd'hui se considérer responsable de ses actes ou de son absence d'acte. La trahison des siens est un des grands thèmes de Médée, œuvre qui témoigne des conséquences de la calomnie, et qui évoque bien des génocides ou, de façon peut-être moins dramatique car il n'y a pas eu un tel déchaînement de violence, tant de situations de rejet, d'incompréhension, d'incapacité à accepter la différence. [...]
[...] C'est une tragédie, mais contrairement aux versions classiques la cause est humaine et non divine. [...]
[...] Ce n'est pas le cas chez Anouilh où l'amant est plutôt présenté comme une façon d'attirer l'attention de Jason, avec un effet qui n'est pas celui escompté puisqu'il justifie la prise de distance de ce dernier. Le personnage de Jason chez Anouilh est proche de celui de Créon: raisonné et raisonnable. On retrouve l'opposition entre un certain pragmatisme et le refus de toute compromission telle qu'elle existe dans Antigone Médée vit une relation fusionnelle avec Jason. Il est sa raison, l'être aimé pour qui elle a tout abandonné, celui peut-être qui s'est servi d'elle. [...]
[...] Il est constitue la trame, dans un pays lointain, comme si la distance, voire l'exil, facilitait la prise de conscience ou du moins la parole. Médée , publié en 1996, en porte sans doute aussi la trace, ne serait-ce que dans l'image de cette femme condamnée pour ce qui n'est peut-être que le goût de la liberté et de la vérité. Cette œuvre est aussi une construction entre les temps, un arrêt sur un morceau d'histoire, ou encore un mythe, ce qui laisse déjà percevoir les multiples lectures qui deviennent possibles, d'autant que celle qui entrouvre la porte sait la complexité des êtres et des apparences. [...]
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