Le Mystère du siège d'Orléans commémore un fait historique qui a profondément marqué les Français. Le titre porte la marque historique et non celui de Jeanne, si cela avait été "Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc" tel que Charles Péguy a pu l'écrire de nos jours, on aurait eu au Moyen Age un véritable mystère au sens religieux, on aurait retracé la vie d'une sainte. Seulement, Jeanne d'Arc ne fut canonisée qu'en 1920.
Le Mystère du siège d'Orléans s'inscrit par son titre dans un genre théâtral médiéval : le mystère. Le théâtre est né par le fait de mimer des passages liturgiques. Pendant la messe ou pendant les fêtes, les prêtres jouent des passages de la Bible. Ils s'expriment certes en latin, mais il y a dès lors une volonté de montrer, de mimer aux fidèles, au peuple. On est donc dans l'idée d'un théâtre qui à l'origine sert à expliquer le présent par l'origine, à expliquer des passages liturgiques en montrant. Tels sont les deux buts fondamentaux du théâtre médiéval.
Le titre du Mystère du siège d'Orléans annonce un mystère profane, car on fait référence à un fait historique celui du siège d'Orléans du 12 octobre 1428 au 8 mai 1429. La passion de Jeanne d'Arc est représentée par le combat qu'elle accomplit selon les trois prophéties qui lui ont été annoncées.
L'extrait donné est l'excipit de l'œuvre. L'armée française rentre à Orléans et Jeanne invite les seigneurs et capitaines à la suivre pour conduire le roi à Reims pour son sacrement. Mener les rois à Reims pour le faire sacrer fait partie de la troisième prophétie qui a été annoncée par l'ange Michel. Ainsi, cet extrait donne l'accomplissement de la deuxième prophétie qui fut de délivrer Orléans. Ce qui semble donc intéresser ce fatiste, est peut-être davantage ce côté historique qu'est la levée du siège d'Orléans, pour laquelle les Orléanais, les Français ont participé. On rappelle alors dans ce Mystère un fait qui a profondément marqué la France, cela fait donc de lui un mystère profane. Mais, à travers la figure de Jeanne d'Arc, on a en quelque sorte l'expression d'une transcendance qui tend à donner un message religieux et moral à cette commémoration. Ce mystère profane semblerait faire de la vie sociale un théâtre au service d'une doctrine religieuse.
[...] Le Mystère du siège d'Orléans s'inscrit par son titre dans un genre théâtral médiéval : le mystère. Le théâtre est né par le fait de mimer des passages liturgiques. Pendant la messe ou pendant les fêtes, les prêtres jouent des passages de la Bible. Ils s'expriment certes en latin, mais il y a dès lors une volonté de montrer, de mimer aux fidèles, au peuple. On est donc dans l'idée d'un théâtre qui à l'origine sert à expliquer le présent par l'origine, à expliquer des passages liturgiques en montrant. [...]
[...] On peut remarquer l'importance du culte marial : il ne s'agit pas de louer uniquement Dieu, mais il faut louer la Vierge Marie. Au XIIIe siècle la figure de la Vierge est importante, car elle est l'avocate des pécheurs Autrement dit, cette prière que Jeanne semble faire englobe tous les hommes y compris les pécheurs qui peuvent se repentir auprès de la Vierge Marie tel que Théophile. Mais il est important de respecter le roi, Dieu et la Vierge Marie, grâce à qui la victoire du siège d'Orléans a pu être remportée. [...]
[...] L'intérêt d'un mystère comme celui du Siège d'Orléans semble donc être de commémorer par temps de jeu Où se représente la société, à travers un temps de jeu et de commémoration? La représentation de la société, de la ville dans le mystère est un temps de fête, de jeu et à travers cela permet de commémorer un moment de l'Histoire où ils furent les acteurs. Ce temps du jeu, de la fête rend compte de cette commémoration qui est donnée par les villageois pour célébrer la libération d'Orléans par Jeanne d'Arc et sa troupe ainsi que par l'aide des Orléanais et peut-être par l'aide d'une transcendance Dans l'extrait, ce temps de fête est notamment évoqué par la didascalie directive qui se situe entre le vers 20414 et 20415, qui annonce une pause musicale : Lors icy y a pose de trompetes et clairons Les deux instruments évoqués sont particulièrement caractéristiques d'une entrée triomphante et malgré tout assez solennelle. [...]
[...] On retrouve également des vers épiques en décasyllabes, qui cette fois-ci indiquent plus les marques de remerciement en ce qui concerne la parole du Receveur et du Deuxième bourgeois : Ha ! noble dame nous vous remercïons Tres haulte dame, tous nos intencïons[24] Que par vous sommes en consolacïons[25] Ces vers valorisent le personnage de Jeanne d'Arc et lui accorde ainsi un statut de héroïne, notamment par les qualificatifs : noble dame tres haulte dame Notons également que les Si vous encharge faire processïons sont des vers décasyllabiques et sont donc des vers épiques. [...]
[...] Or, on retrouve implicitement la présence des Saints Patrons dans le texte notamment à travers la figure du Deuxième Bourgeois. En effet, rappelons que les bourgeois cherchaient à se hisser au même niveau que les nobles en s'intéressant à la littérature et en devenant le mécène de quelques artistes. Le fait que ce bourgeois est nommé Bourgeois dans le texte théâtral peut, certes représenter de manière indéfinie cette classe, mais on le nomme par son titre, ce qui pourrait ainsi lui conférer une certaine importance dans l'émission de sa réplique. [...]
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