Les Caprices de Marianne est une pièce d'Alfred de Musset parue dans La Revue des Deux Mondes, le 15 mai 1833. Elle n'est jouée qu'en 1851 et s'inscrit à la fois dans le courant du romantisme et du réalisme.
Bien que son auteur l'ait qualifiée de comédie, elle s'apparente aussi beaucoup au drame. Elle se compose de deux actes, d'une longueur respective de trois scènes et de six scènes.
[...] Quel âge avez-vous, Marianne ? MARIANNE. - Voilà une jolie question ! Et si je n'avais que dix-neuf ans, que voudriez-vous que j'en pense ? OCTAVE. - Vous avez donc encore cinq ou six ans pour être aimée, huit ou dix ans pour aimer vous-même, et le reste pour prier Dieu. MARIANNE. - Vraiment ? Eh bien ! pour mettre le temps à profit, j'aime Claudio, votre cousin et mon mari. OCTAVE. - Mon cousin et Votre mari ne feront jamais à eux deux qu'un pédant de village ; vous n'aimez point Claudio. [...]
[...] Le dramaturge utilise beaucoup de métaphores et d'images pour mettre en avant le thème de l'amour : comme la perle de Cléopâtre fait pâlir les lèvres sous le poison (ce qui n'set pas sans rappeler Shakespeare), etc. Ces figures de style renforcent la rhétorique argumentative en donnant un aspect poétique au texte. Musset y ajoute des rythmes spécifiques, en alternant par exemple rythmes binaire et ternaire, mais aussi en mettant en place des parallélismes, aussi bien au niveau de la syntaxe que dans échos de sonorités (comme l'abeille et le miel B. La force de persuasion d'Octave Malgré le fait que Marianne quitte la scène, le discours d'Octave le fait apparaître comme un esprit brillant. [...]
[...] - Est-ce ma faute s'il est triste ? OCTAVE. - Est-ce sa faute si vous êtes belle ? Il ne pense qu'à vous ; à toute heure il rôde autour de cette maison. N'avez-vous jamais entendu chanter sous vos fenêtres ? N'avez-vous jamais soulevé à minuit cette jalousie et ce rideau ? MARIANNE. - Tout le monde peut chanter le soir, et cette place appartient à tout le monde. OCTAVE. - Tout le monde aussi peut vous aimer ; mais personne ne peut vous le dire. [...]
[...] - Ni Coelio ; Vous pouvez le lui dire. OCTAVE. - Pourquoi ? MARIANNE. - Pourquoi n'aimerais-je pas Claudio ? C'est mon mari. OCTAVE. - Pourquoi n'aimeriez-Vous pas Coelio ? C'est votre amant. MARIANNE. - Me direz-Vous aussi pourquoi je vous écoute ? Adieu, seigneur Octave ; voilà une plaisanterie qui a duré assez longtemps. (Elle sort.) OCTAVE. [...]
[...] Plus elle résiste, plus elle a de chances d'être flattée par Octave. Ainsi, lorsqu'elle demande : Me direz-vous le nom de ce mal ? elle en connaît pertinemment la réponse, mais chercher à faire prononcer à Octave le mot d'amour. En vérité, elle n'est pas intéressée par Coelio et se montre plutôt indifférente à ce dernier, cherchant à l'écarter de la conversation. L'évocation de Coelio par Octave finit d'ailleurs par l'énerver ; elle conclut donc rapidement la conversation lorsque les thèmes la dérangent : Adieu, seigneur Octave ; voilà une plaisanterie qui a duré assez longtemps. [...]
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