Drame romantique représenté en 1861 à la Comédie Française, On ne badine pas avec l'amour est l'une des oeuvres l'est plus connues d'Alfred de Musset. Elle se compose de trois actes et appartient au genre du proverbe dramatique.
L'extrait étudié est la scène finale, qui propose donc un dénouement de l'histoire. Sont mis en scène Camille et Perdican, deux amants qui, après avoir fait preuve de beaucoup d'orgueil et s'être joués l'un de l'autre, semblent enfin se retrouver (...)
[...] Construction littéraire de la scène Ce dénouement s'organise en deux temps : - D'abord, dans un premier temps, la scène se focalise sur la déclaration d'amour. Cette étape est marquée par l'union entre les deux amants, leur reconnaissance mutuelle et l'apparente résolution des problèmes. - -Ensuite, dans un second temps, c'est à leur séparation que l'on assiste. Par un retournement de situation, le spectateur est plongé avec les amants dans une rupture radicale. En effet, s'attendant d'abord à un dénouement heureux, il est soudain confronté à la destruction de cet espoir. [...]
[...] Ce texte vise donc tout particulièrement à susciter de l'émotion chez le public. A. Le pathétique de la scène Le registre pathétique sert, en littérature, à susciter de la pitié chez le spectateur. C'est ce qui se produit ici envers Camille et Perdican. En effet, la scène les présente comme des innocents qui ont commis une faute par inconscience : on le voit à travers les mots enfant et jouet Ensuite, on voit qu'ils éprouvent des sentiments humains valorisés, tels que l'amour, la bonté et la compassion. [...]
[...] Conclusion Cette scène de dénouement, à travers le registre et les techniques pathétiques et sa construction autour d'un renversement de situation, vient émouvoir le spectateur. Faute et destin sont désormais inséparables des deux amants. Musset nous présente ainsi une vision pessimiste de la vie et de l'amour, à l'image des Romantiques du XIXe siècle. Comme le titre de la pièce l'indique, l'amour n'est pas vu comme un jeu. Les spectateurs doivent donc réfléchir à la faiblesse inhérente à la nature humaine. [...]
[...] Le dénouement n'en est que plus brutal, ce qui se voit bien dans la dernière réplique, qui ne propose ni verbe, ni même un complément. Tout est fait donc pour être radical et intense du point de vue de l'action comme de la parole. Ce dénouement se construit par et pour le rebondissement, afin de condenser retrouvailles, mort, séparation et aveu. Ensuite, une morale est transmise par cette scène. Perdican s'interroge sur leur aveuglement, faisant de ses interrogations une quasi-confession. Enfin, Musset délivre dans ce dénouement une véritable réflexion philosophique sur les difficultés humaines à atteindre le bonheur. [...]
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