Cette scène du dîner est rendue par une narration subjective faisant intervenir des pronoms personnels de la première personne du singulier ("me", "ma", "mes", ligne 1 ou encore "je", lignes 8 et 19). C'est en effet ce "je" qui revient tout au long du monologue et qui invite le lecteur ("mes amis", ligne 1) à contempler la scène en s'installant ("asseyons-nous sous ce noyer", lignes 1-2). Ainsi, le choeur pose le décor et décide du jeu, à l'instar d'un metteur en scène (...)
[...] Mais le spectateur ne manquera pas d'associer le fait général établi par le narrateur (lignes 6 à au portrait de maître Blazius et de maître Bridaine. Il n'en devient alors que plus excessif et plus caricatural tant l'accumulation de défauts est prononcée : - un physique grotesque Ces personnages sont gros (ligne ont pour ventre un tonneau (ligne 10) et possèdent tous deux un triple menton (lignes 20-21). Tant de défauts physiques associés à un seul homme deviennent caricaturaux et marquent la volonté de dévaloriser et de critiquer les deux personnages. [...]
[...] Ces personnages principaux sans statut héroïque, au-delà de leurs points communs avec Alfred de Musset et George Sand, touchent toujours les spectateurs par la facilité d'identification qu'ils proposent, et ce à toutes les périodes. Enfin, l'exaltation du sentiment amoureux mêlée à la perception du tragique de la vie inscrit l'œuvre parmi les plus marquantes du romantisme. En introduisant un chœur dans le rôle du narrateur, l'auteur pose la marque d'une théâtralisation fantaisiste. En effet, ses descriptions concourent à l'aspect comique de la pièce et contrebalancent la tragédie qui va se dérouler sous les yeux du spectateur. [...]
[...] Entrent le baron et dame Pluche Effronterie, culot (Adverbe latin) de même Qui font étalage d'érudition, des connaissances de celui qui parle Se vantera de sa fonction de curé Petits accrochages, brefs échanges de propos vifs Étalages inutiles de culture. Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour, acte scène 3 (1834) ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Alfred de Musset (1810-1857) est un poète et dramaturge français de la période romantique, période dont le véritable acte de naissance est la pièce de Victor Hugo, Hernani. [...]
[...] La description se poursuit ici avec l'introduction de maître Bridaine. Comme une grande didascalie qui définit le rôle à endosser par les comédiens, le physique des personnages est décrit précisément, avec leurs gestes et leur maintien. Le chœur donne aussi des indications sur le décor intérieur, puisqu'on sait qu'ils sont accoudés sur la table (ligne mais aussi extérieur, lorsqu'on ouvre la grille du château (ligne 25). Ces précisions permettent ainsi de parfaitement visualiser la scène. Le chœur annonce ce qu'il voit (Déjà je les vois, ligne 19) mais aussi ce qu'il prévoit (je prévois une lutte secrète, ligne 8). [...]
[...] Même si son statut de chœur lui en confère le pouvoir, il entraîne le spectateur sur le chemin de l'extravagance. Ainsi, le tableau final qui montre deux ivrognes cherchant à se battre est associé à une déclaration de guerre. Leur attitude a tout d'un vrai combat : les adversaires se regardent de la tête aux pieds (ligne puis préludent par de légères escarmouches (ligne 22). L'adjectif légères vient en contrepoint renvoyer l'absurdité de la scène. Enfin, les cuistreries de toute espèce [qui] se croisent et s'échangent (ligne 23) font penser à un combat à l'épée alors qu'il ne s'agit que de paroles. [...]
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