Les Mots, Sartre, autobiographie, ironie, enfance, conscience, autrui, anecdote, narration, humour
Philosophe, dramaturge, romancier, Jean-Paul Sartre s'essaie également à l'autobiographie lorsqu'il publie Les Mots en 1964. Il relate dans cette oeuvre les moments marquants de sa jeunesse et analyse les étapes de son initiation à la littérature. Apparemment anodin, l'épisode de sa première visite chez le coiffeur se révèle décisif, puisqu'il sert de prise de conscience et met à jour une forme d'imposture : le narrateur découvre sa propre laideur et le regard que les autres portent sur lui.
[...] Le lecteur est immédiatement captivé par la scène qui se déroule. En outre, la narration est ponctuée de détails qui ajoutent du réalisme et renforcent le caractère dynamique de l'anecdote. Les "cachotteries amusées ou vertueuses," les "cadeaux inattendus," et les "révélations théâtrales suivies d'embrassements" contribuent à créer un tableau vivant de la vie de l'auteur enfant et de sa famille. Ces éléments contribuent également à susciter la curiosité du lecteur, l'incitant à poursuivre la lecture pour découvrir ce que réserve cette "surprise à la mère." De plus, l'utilisation de l'analepse, comme indiqué dans les arguments, crée des effets d'attente. [...]
[...] En effet, le narrateur, dont les cheveux ont été coupés, va découvrir une vérité que tous refusaient de voir : il est foncièrement laid. L'antithèse entre les « belles anglaises » et le terme explicite de « laideur » ratifie ce constat, confirmé ensuite par la métaphore péjorative du « crapaud ». Le visage ainsi dégagé révèle également l'infirmité de l'enfant, évoquée à travers une métaphore à valeur d'euphémisme : « mon ?il droit entrait dans le crépuscule ». D'ailleurs, la faiblesse physique de l'enfant est au c?ur d'une autre anecdote contenue dans le récit et dans laquelle le champ lexical de la maladie, composé des termes « appendice », « clinique » et « opération », est largement convoqué. [...]
[...] Les détails, les dialogues et les descriptions ajoutent une profondeur à l'anecdote, permettant ainsi au lecteur de s'immerger dans le monde de l'auteur et de saisir les nuances de l'histoire. De plus, l'auteur emploie des dispositifs narratifs tels que l'analepse (retour en arrière) pour maintenir l'attention du lecteur, en créant des attentes et en organisant le récit de manière à révéler progressivement l'histoire. Cette technique met en évidence la manière dont la littérature peut jouer avec le temps et l'espace pour créer une expérience narrative captivante. [...]
[...] Les Mots, Extrait - Jean-Paul Sartre (1964) - Comment cette anecdote, à la fois drôle et anodine, se révèle-elle riche d'enseignements ? Introduction Philosophe, dramaturge, romancier, Jean-Paul Sartre s'essaie également à l'autobiographie lorsqu'il publie Les Mots en 1964. Il relate dans cette ?uvre les moments marquants de sa jeunesse et analyse les étapes de son initiation à la littérature. Apparemment anodin, l'épisode de sa première visite chez le coiffeur se révèle décisif, puisqu'il sert de prise de conscience et met à jour une forme d'imposture : le narrateur découvre sa propre laideur et le regard que les autres portent sur lui. [...]
[...] En somme, le texte de Sartre démontre comment la littérature est bien plus qu'une simple narration d'événements. Elle est un ensemble de codes et de dispositifs qui permettent de déchiffrer et d'interpréter le monde, de saisir les nuances des relations humaines, et de donner un sens à nos expériences. La littérature agit comme un outil puissant pour explorer la complexité de la vie et pour éclairer les multiples facettes de notre existence. Conclusion En conclusion, le texte se rapproche de l'?uvre « Enfance » de Nathalie Sarraute, ?uvre autobiographique dans laquelle la narratrice évoque, de façon fragmentaire, les événements qui ont marqué son enfance. [...]
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