La taille des paragraphes : le paragraphe consacré à Masinissa est deux fois plus long que celui dévolu à Sophonisbe, à l'image des atermoiements de l'un et de la rapidité de décision de l'autre (...)
[...] L'attitude de Sophonisbe tranche radicalement avec celle de Masinissa et sa réponse est cinglante. Elle ironise sur le royal cadeau ( nuptiale munus ; nihil majus accepte avec joie une mort qui la délivre d'un tel mari, puis émet le regret d'avoir été mariée, sans distinction d'ailleurs entre ses deux époux, ce qui répond au deorum regum quibus nupta fuisset de Masinissa. Enfin chez elle les actes sont en accord avec les mots : aucun gémissement, aucune hésitation ( ferocius, impavide, nullo trapidationis signo dato ce qui l'oppose évidemment à la veulerie et à la faiblesse de son mari. [...]
[...] Ces deux héroïnes étrangères devaient en tout cas inspirer aux lecteurs romains admiration et respect. Conclusion Cet épisode de la guerre punique donne à voir la petite histoire, une scène tragique où intérêts politiques et privés s'affrontent, permettant d'exalter l'héroïsme ou de stigmatiser la lâcheté et les compromissions. Tite-Live se fait historien et moraliste en soulignant implicitement son mépris pour le roi des Numides ; en revanche, l'attitude de Sophonisbe est présentée comme un exemplum. [...]
[...] D'ailleurs, les ultima verba dans les exitus sont en principe rapportées au discours direct ( cf par exemple les mots d'Agrippine, d'Auguste, d'Alexandre ou de Julien ) Transition : ces contrastes permettent évidemment de renforcer l'opposition de caractère entre Massinissa et Sophonisbe, telle que leurs paroles et leurs actes la mettent en scène. L'art du portrait en actes et en paroles Masinissa pleurniche d'une façon ridicule : aucun compassion pour lui dans le récit de Tite-Live, qui préfère insister sur son manque de courage ( confusus . crebro suspiritu et gemitu . [...]
[...] La mort de Sophonisbe Tite-Live Commentaire Extrait étudié en latin : ex praetorio in tabernaculum suum confusus concessit. Ibi arbitris remotis cum crebro suspiritu et gemitu, quod facile ab circumstantibus tabernaculum exaudiri posset, aliquantum temporis consumpsisset, ingenti ad postremum edito gemitu fidum e servis unum vocat, sub cujus custodia, regio more, ad incerta fortunae venenum erat, et mixtum in poculo ferre ad Sophonibam jubet ac simul nuntiare Masinissam libenter primam ei fidem praestaturum fuisse quam vir uxori debuerit : quoniam ejus arbitrium qui possint adimant, secundam fidem praestare ne viva in potestatem Romanorum veniat. [...]
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