La mort du roi Arthur, XIIIe, littérature médiévale, prose, Lancelot-Graal, Guenièvre, Logres
Ainsi que l'annonce l'auteur (anonyme) dans les premières lignes de son œuvre, il entend raconter dans les détails les événements qui ont conduit le roi Arthur à sa perte. Le titre de l'œuvre, La mort du roi Arthur, est d'ailleurs évocateur : le lecteur s'attend dès lors à assister à la mort du roi. De nombreuses péripéties ponctuent alors le texte afin de conclure sur cette fin tragique. Des nœuds se lient et se délient au fil de l'intrigue.
[...] Cette perte de tout crédit annonce bien évidemment la suite : la trahison de Mordret, qui tente de tuer son roi pour prendre sa place, en retournant les propres hommes du roi contre lui. Les différents seigneurs des pays étrangers montent d'ailleurs des alliances avec Mordret pour destituer Arthur, qui finira d'ailleurs par en mourir : l'opposition certaine avec Lancelot, qui a d'ailleurs abouti sur une séparation, lui sera fatale. [...]
[...] Le récit de la mort du roi Arthur est ponctué de péripéties qui, plutôt que de se résoudre au fil de l'histoire, ne font que de se démultiplier. L'hydre arthurienne grossit à mesure que les pages du livre défilent. Cet épisode de la restitution de la reine Guenievre en est l'illustration : alors qu'elle est rendue à Arthur par un commun accord, la situation s'envenime, avec la promesse d'une guerre faite par Gauvain. La décrédibilisation du roi Arthur s'opère alors, annonçant une fin qui sera inévitablement tragique. [...]
[...] La situation pourrait donc se rétablir, et l'histoire pourrait s'achever sur une fin relativement heureuse, mais il n'en est rien. Déjà des ombres se glissent ici et là. La séparation est dramatisée, provoquant les pleurs des gens du château par compassion à la douleur éprouvée par Bohort, Lionel, Hector, et surtout Lancelot : cil del chastel furent plein de lermes et dolent. [ . ] Boort et Hestor et Lyoniax et Lancelos fesoient I doil si merveilleux come s'il veïssent devant ex tot le monde mort Les adieux à la reine sont déchirants, et le cortège est à la mesure de la douleur éprouvée par Lancelot. [...]
[...] De plus, lors de la bataille, Lancelot et Arthur se font face. Alors qu'Arthur est à terre, Hector suggère à Lancelot de le tuer, ce qu'il refuse, et il va même jusqu'à le remettre en selle : par cele parole rescoust celui jor Lancelos le rois Artus de mort (paragraphe 125). Plus qu'épargner Arthur, Lancelot le sauve, ce qui constitue un profond respect des valeurs chevaleresques. De plus, il s'agit du roi que Lancelot aurait pu vaincre, et donc le remplacer. [...]
[...] La chute du roi semble inévitable, pourtant le problème semble avoir été résolu. Il convient alors d'identifier les éléments qui amorcent cette fin tragique inévitable. Comme dit précédemment, cet extrait marque une résolution importante, mais elle n'est qu'illusoire puisque la situation se complique, au moyen d'un système d'oppositions visant à décrédibiliser l'image du roi Arthur, qui court indéniablement vers sa fin. Apprenant la séparation du roi Arthur et de sa femme Guenièvre, le pape de Rome menace alors le roi d'interdit et d'excommunication toute la terre du roi s'il ne récupère pas la reine, l'ordonnait de la traiter avec tous les soins qu'un roi doit à sa reine. [...]
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