Commentaire composé sur le poème d'Alain Borne intitulé Quand je serais mort.
[...] Mais en même temps, le poème lui-même assure la transmission du souvenir : le poète est bien mort, mais son œuvre perdure dans une nature qui, elle aussi, apporte un apaisement. Autant qu'une page nostalgique, le texte est une leçon de résignation. [...]
[...] Le monde lui-même se définit par sa fragilité. Le coquelicot (v.14) et le duvet du rossignol (v.15) sont à la fois le signe de la vie de la nature au plein cœur de l'été, mais aussi la marque du caractère éphémère des choses : le coquelicot à peine cueilli se fripe et se fane ; le duvet du rossignol est l'ensemble des petites plumes et donc des plus fragiles. La brièveté des éléments de la nature est doublée de celle du souvenir des vivants : vous ne penserez plus à moi (v.2 et déplore Alain Borne. [...]
[...] Conclusion Ainsi Alain Borne a-t-il su émouvoir son lecteur sur le sort tragique qui l'attend ; ce poème, qui s'apparente à une chanson nostalgique, renouvelle les thèmes rabattus de l'amour et de la mort. Ce renouvellement tient à deux faits essentiellement : il déplore sa propre mort au lieu de celle d'un être aimé ; il associe l'été, saison de la plénitude, à la mort au lieu de l'automne ou de l'hiver traditionnels. Le poète se fait peu d'illusions sur la fidélité des vivants après sa mort. [...]
[...] Il a écrit un grand nombre de recueils dont la plupart ont été publiés après sa mort. Sa poésie est simple, marquée par des images surréalistes qui naissent le plus souvent chez lui dans un univers marqué par la nature (fleurs et oiseaux principalement) et la sensualité. Le poète est fasciné par la fragilité de l'amour, de la vie, et les images de mort jalonnent toute son œuvre Le court recueil de En une seule injure (1953) en particulier compte onze poèmes parlant de la mort en général et de la sienne en particulier. [...]
[...] Mais il n'y a pas chez Alain Borne de complaisance morbide. Cette mort est également marquée par la présence du tombeau : la dalle (v.8 et et l'inscription funéraire, ce nom (v.4) qui seul demeurera pour les vivants. En partenariat avec www.bacfrancais.com Le poète insiste sur le manque d'être que représente la mort : je ne serai plus là (v.5) et je n'ai plus (v.10) ; je suis moins (v.14-15). La clé de la définition de la mort est donnée par les deux seuls termes abstraits de la description : silence et absence que les tirets placent en apposition à moi Le caractère homéotéleute (qui a la même fin) des deux mots rapproche leur sens. [...]
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