Commentaire composé sur le poème de Ronsard intitulé Comme on voit sur la branche... tiré du recueil Les amours de Marie.
[...] Ce poème est un hommage rendu à une femme aimée une vingtaine d'année plus tôt (de 1555 à 1558) et morte depuis peu. Texte : Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose En sa belle jeunesse, en sa première fleur Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur, Quand l'Aube de ses pleurs au point du jour l'arrose : La grâce dans sa feuille, et l'amour se repose, Embaumant les jardins et les arbres d'odeur : Mais battue ou de pluie, ou d'excessive ardeur, Languissante elle meurt feuille à feuille déclose : Ainsi en ta première et jeune nouveauté, Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté, La Parque t'a tuée, et cendre tu reposes. [...]
[...] Ce poème est un éloge funèbre et pourtant : aucune image de mort, rien de macabre. La mort d'une femme est transposée en beauté. La mort de la femme n'est évoquée clairement que dans un hémistiche : "La Parque t'as tuée" (mythe antique, Parque = déesses infernales qui filaient, dévidaient et coupaient le fil de la vie des hommes). L'image de la Parque qui file et coupe est moins macabre que d'autres représentations de la mort (ex : squelette à la faux au Moyen Age). [...]
[...] Au lieu d'introduire de nouvelles rimes, sont reprises celles des quatrains (ABBA ABBA CCA BBA) : effet de fermeture qui crée une impression de perfection de cycle (effet de boucle sur le plan des sonorités). De plus les rimes sont roches : "la rose" et "l'arrose", reprise des mêmes mots à la rime "fleur" vers 2 et 13, "repose" vers 5 et 11. Le poème est donc le plus simple possible sur le plan des sonorités (facilite la mémoire). Conclusion Immortalisation par l'atténuation de la mort, transposition de la beauté, et fait de Mari une divinité (=fonction orphique de la poésie). [...]
[...] En partenariat avec www.bacfrancais.com II) La métamorphose de Marie A. De la rose à la femme, puis de la femme à la rose. Comparaison rose/femme : Comparaison familière de Ronsard et de ses successeurs : il s'en sert pour exprimer l'urgence de vivre (carpe diem) comme dans "Mignonne allons voir si la rose . " mais plus pour trouver dans le destin éphémère de la rose une consolation à la mort. Deux parties (respect de Ronsard de la structure du sonnet : 2 tercets doivent introduire une rupture aux quatrains) : "Comme . [...]
[...] La tristesse est cependant dominée : le rythme de la fin du vers 12 souligné par la reprise de "mes" se trouve amplifié au vers 13. Le rythme 6/6 sembler bercer la douleur et apporte une sensation d'équilibre. De même sur le plan de la versification on peut observer des rimes intérieures : "pleurs" (vers rime avec "fleurs" (vers et "couleurs" (vers 3). Au vers "meurt" rime avec "odeur" et "ardeur". Au vers 11, "tuée" rime avec "nouveauté" et "beauté". [...]
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