Sciences humaines et arts, La mort de l'auteur, Si par une nuit d'hiver un voyageur, Italo Calvino, 1979, figure du lecteur, lecteur modèle
À partir du 19e siècle se met en place l'âge du lecteur, on s'intéresse de plus en plus au texte reçu et perçu par celui-ci.
En effet la figure du lecteur est mise en place, tandis qu'auparavant on l'avait simplement articulée à celle de l'auteur. Le lecteur devient par conséquent au fur et à mesure, un personnage dans la littérature et également dans la littérature critique. D'ailleurs durant le XXe siècle Barthes, va au-delà et annonce la « mort de l'auteur », c'est le lecteur qui est critique et créateur. Se développe alors la science de la lecture, ou la sémiologie de la lecture.
[...] Son roman Si par une nuit d'hiver un voyageur sert en quelque sorte d'œuvre théorique, mais ici d'une façon fictive et plus amusante qu'une revue théorique. Il peut alors à travers ce roman nous apporter ses propres définitions de ce qu'est selon lui la lecture, en s'aidant de la représentation de personnages qui possèdent tous une relation très différente avec le livre et à chacun des personnages de lecteur peint par Calvino correspond une véritable conception de la lecture différente. [...]
[...] Par le biais des personnages Calvino nous décrit l'acte de lecture, il l'a théorise, et nous offre son point de vue sur son lecteur modèle tout en laissant place aux autres types de lecteurs. Cette œuvre, est avant tout une apologie de la lecture, elle est un parfait exemple de la philosophie sur la lecture au 20e siècle. Enfin pour finir, nous pouvons terminé sur le fait qu'un texte est donc une machine qui veut que quelqu'un l'aide à fonctionner. selon une citation d'Umberto Ecco. [...]
[...] On peut alors remarquer que pour ces critiques et écrivains, le couple auteur-lecteur est au centre de leurs recherches, dans le roman Si par une nuit d'hiver un voyageur, cette relation est d'autant plus présente, puisqu'elle dépasse le lecteur réel et l'auteur réel, étant donné qu'on l'a retrouve même dans l'histoire fictionnelle. Si le lecteur prend une grande place dans l'œuvre, il est celui qui met en place les trames du roman, il aide au parcours du récit, d'ailleurs le livre obéit au désir de la lectrice Ludmilla : chaque nouveau incipit n'est que le reflet de ce que veut lire celle-ci, même le lecteur réel et fictif participent à l'avancée de l'histoire. [...]
[...] écarte de toi toute autre pensée. Laisse le monde qui t'entoure s'estomper dans le vague. La porte, il vaut mieux la fermer; de l'autre côté la télévision est toujours allumée. le narrateur s'adresse donc à nous, lecteur réel et empirique (selon le terme utilisé par Umberto Eco pour parler du lecteur réel), en l'intégrant directement dans le roman, on le remarque avec l'utilisation surprenante du pronom personnel tu Le rapprochement avec le lecteur ne s'arrête pas là, puisque dans ce premier chapitre le narrateur accentue l'effet de proximité avec lui, en décrivant les situations réelles, les scènes qui sont forcément arrivées à un lecteur lambda : Tu es dans ta chambre, tranquille; tu ouvres le livre à la première, non, à la dernière page, tu veux d'abord savoir sa longueur. [...]
[...] L'entrée en matière du roman d'Italo Calvino, est très surprenante, on comprend directement qu'on est face à roman de la lecture et à une œuvre de réflexivité, c'est à dire à une œuvre qui parle d'autres ouvrages, et qui fait une mise en abyme du monde de la littérature. On est par-dessus tout devant une œuvre qui a pour principal thème l'acte de lecture, et le personnage de lecteur, en effet le roman s'ouvre et commence ainsi : Tu vas commencer le nouveau roman d'Italo Calvino, Si par une nuit d'hiver un voyageur. Détends-toi. Concentre-toi. [...]
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