Sous la Régence de Philippe d'Orléans, Montesquieu publia en 1721 les Lettres persanes, roman épistolaire composé de 161 lettres: cette oeuvre grâce à la fiction du regard étranger donne à l'auteur l'occasion d'aborder diverses questions, qui relèvent en particulier des domaines politique et religieux.
Ainsi, dans la vingt-quatrième de ces lettres, datée de 1712 - et rédigée par Rica, l'un de deux principaux épistoliers du roman, à l'intention d'un compatriote resté en Orient - il est question du système monarchique français à la fin du règne de Louis XIV (...)
[...] Le choix littéraire opéré par Montesquieu consiste à imaginer des lettres fictives qui peuvent passer pour vraies. C'est pourquoi une situation d'énonciation est clairement posée: l'épistolier, dans la première phrase de ['extrait, commence par évaluer sa compétence par une précaution oratoire Ne crois pas que je puisse [ . ] son jugement sera donc relatif; ou plutôt il est censé l'être, puisque la suite de la lettre démentira précisément cette protestation initiale de modestie. Quant à lbben, le destinataire, il ignore tout de l'Europe. [...]
[...] Montesquieu, Lettres persanes, XXIV, extrait, depuis: crois pas que je puisse [ . ] jusqu'à [ . ] sur les esprits Introduction : Sous la Régence de Philippe d'Orléans, Montesquieu publia en 1721 les Lettres persanes, roman épistolaire composé de 161 lettres: cette œuvre grâce à la fiction du regard étranger donne à l'auteur l'occasion d'aborder diverses questions, qui relèvent en particulier des domaines politique et religieux. Ainsi, dans la vingt-quatrième de ces lettres, datée de 1712 - et rédigée par Rica, l'un de deux principaux épistoliers du roman, à l'intention d'un compatriote resté en Orient - il est question du système monarchique français à la fin du règne de Louis XIV Dans quel sens les choix littéraires de l'extrait aiguisent-ils la portée satirique du propos? [...]
[...] C'est ainsi que le mot magicien, employé par Rica à propos du roi de France, est plus fréquemment associé aux civilisations orientales: n'oublions pas que le lectorat de Montesquieu connaît Les Mille et une nuits, œuvre très appréciée au début du XVIIIe siècle . En outre certains détails historiques ou institutionnels, tels que le rappel de la rivalité franco-espagnole, ne se justifient que si le destinataire est étranger. Il est donc manifeste que Montesquieu maîtrise et cultive la vraisemblance de la situation épistolaire, et que, de la sorte, il prépare le lecteur européen à appréhender avec la distance nécessaire la dimension politique des remarques formulées par Rica. [...]
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