Introduction
Cette lettre est datée de 1713. Louis XIV, ici âgé de 75 ans, est visé, mais il n'est jamais nommé directement : c'est une protection prudente contre la censure. Montesquieu fait ici une démythification de Louis XIV. Il y a une imprécision chronologique et des allusions, qui contribuent à aiguiser la satire.
C'est un éloge apparent. En vérité, c'est une critique acerbe de la monarchie de Louis XIV. Le premier paragraphe montre le risque de sclérose (= conservatisme) de la longueur du règne : paralysie d'un système politique. « Le roi de France est vieux » : simplicité de la syntaxe, déchéance d'un personnage sacralisé. A cela s'ajoute l'insistance hyperbolique : rapprochement du regard d'un persan entre les monarques orientaux et Louis XIV.
I. La lettre dans son ensemble
1) Caractéristiques de la lettre
On constate des indices traditionnels de la lettre qui rattachent ce texte à un roman épistolaire : présence d'un émetteur, d'un destinataire, et jeu sur la date qui mêle le calendrier oriental et l'année 1713 où le règne de Louis XIV va bientôt prendre fin. Cette lettre n'a pas pu être écrite pendant le règne de Louis XIV : Montesquieu a attendu une époque où l'on ne craignait plus de critiquer le régime précédent. Le ton de la lettre est un ton d'observation, d'étonnement. (...)
[...] Chaque paragraphe est consacré à un élément critique du règne de Louis XIV. Bien que Les Lettres persanes soient parues durant la libération de la régence, Montesquieu joue sur l'implicite, les sous-entendus et le second degré. Il constitue une critique courageuse de l'institution de l'ancien régime. Montesquieu cherche à faire comprendre à ces contemporains que le régime de Louis XIV ressemblait en tous points à celui d'un despote. En tournant sa lettre en éloge avec le regard neuf d'un Persan, Montesquieu fait une vraie critique de Louis XIV. [...]
[...] On a un parallélisme syntaxique mais il paye aussi libéralement les assiduités ou plutôt l'oisiveté de ses courtisans, que les campagnes laborieuses de ses capitaines renforcé par l'expression aussi» qui met en valeur l'antithèse entre l' assiduité corrigé immédiatement par le terme d' oisiveté et l'adjectif dépréciatif laborieux On relève la périphrase ironique Souvent il préfère un homme qui le déshabille ( ) à un autre qui lui prend des villes ou lui gagne des batailles La répétition du verbe croire et aimer indique que l'absolutisme repose sur le bon plaisir du roi, le seul ami du roi, qui se révèle erroné. Crainte d'un renversement de la monarchie Le roi est pressé. Il se méfie de l'inversion des pouvoirs (=valeurs) qui risqueraient de compromettre son absolutisme. [...]
[...] Le roi de France est vieux : simplicité de la syntaxe, déchéance d'un personnage sacralisé. A cela s'ajoute l'insistance hyperbolique : rapprochement du regard d'un persan entre les monarques orientaux et Louis XIV. I. La lettre dans son ensemble Caractéristiques de la lettre On constate des indices traditionnels de la lettre qui rattachent ce texte à un roman épistolaire : présence d'un émetteur, d'un destinataire, et jeu sur la date qui mêle le calendrier oriental et l'année 1713 où le règne de Louis XIV va bientôt prendre fin. [...]
[...] Lettre 37 Le Roi de France est vieux (Lettres persanes) Sujet : Lettre de 1713. Usbek à Ibben. Montesquieu dresse un éloge de Louis XIV, qui, par des sous-entendus, se transforme en critique violente. Plan : I. La lettre dans son ensemble II. La critique du roi III. Les craintes du roi Introduction : Cette lettre est datée de 1713. Louis XIV, ici âgé de 75 ans, est visé, mais il n'est jamais nommé directement : c'est une protection prudente contre la censure. [...]
[...] La critique du roi Autorité Le talent de se faire obéir est présenté comme une qualité, mais en fait, c'est un défaut. Il gouverne avec le même génie sa famille, sa Cour, son Etat signifie que le roi a les mêmes exigences pour sa famille, sa Cour et son Etat. La répétition des possessifs sa et son et la gradation sa famille, sa Cour, son Etat suggèrent le despotisme royal. Pour sa famille, il commande les mariages et donc, les alliances avec d'autres pays. [...]
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