Commentaire composé des Lettres Persanes de Montesquieu, roman épistolaire paru à Amsterdam en 1721. La lettre CXXIV est composée de deux parties qui organisent la réflexion d'Usbek. Il s'agit tout d'abord d'une méditation, puis d'une parodie d'ordonnance royale. Dès lors, nous nous demanderons comment, à travers un procédé de présentation original, Montesquieu dénonce l'injustice sociale.
[...] MONTESQUIEU, Lettres persanes Lettre CXXIV Usbek à Rhédi, à Venise Les Lettres Persanes sont un roman épistolaire qui se présente sous la forme d'une correspondance réelle entre de véritables persans. Le roman paraît à Amsterdam en 1721 sans nom d'auteur. Les deux personnages principaux, Rica et Usbek, ont quitté Ispahan pour voyager en Europe à la recherche de la sagesse. Parvenus à Paris, ils découvrent avec étonnement les habitudes et le système politique français. Par le regard étranger, Montesquieu dévoile le caractère insolite et relatif des mœurs et des croyances de ses contemporains. [...]
[...] Il est à noter que ces princes versent des libéralités sur les courtisans et non à leurs courtisans. On peut se représenter ici l'image d'un flot continu. Concernant ces libéralités, il est évident que Montesquieu évoque le phénomène de la prodigalité, relatif aux folles dépenses. Ainsi, nous entrons sans préliminaires dans la réflexion d'Usbek. Il annonce un problème préoccupant. [...]
[...] Le premier mouvement expose les motifs justifiant le décret. Ce paragraphe nous présente la faiblesse, l'impuissance d'un roi, masquées sous une façade de grandeur, de générosité et de bienveillance : Le courage infatigable de quelques-uns de nos sujets à nous demander des pensions ayant exercé sans relâche notre magnificence royale, nous avons enfin cédé à la multitude des requêtes, qu'ils nous ont présentées, lesquelles ont fait jusqu'ici la plus grande sollicitude du Trône Les courtisans sont des hommes cupides qui harcèlent : Ils nous ont représenté qu'ils n'ont point manqué, depuis notre avènement à la couronne, de se trouver à notre lever ; que nous les avons toujours vus sur notre passage immobiles comme des bornes ; et qu'ils se sont extrêmement élevés pour regarder, sur les épaules les plus hautes, Notre sérénité Cette phrase constitue un effet de chute entre la futilité des occupations des courtisans et leur comportement dégradant, et un roi galant entouré de vénération. [...]
[...] La lettre CXXIV est composée de deux parties qui organisent la réflexion d'Usbek. Il s'agit tout d'abord d'une méditation, puis d'une parodie d'ordonnance royale. En effet, la première partie qui s'étend de Quel peut être le motif de ces libéralités jusqu'à j'entends publier cette ordonnance se découpe en trois mouvements qui correspondent aux trois paragraphes. Ensuite, la deuxième partie qui évolue entre Le courage infatigable et l'éducation de leurs enfants se scande en deux mouvements qui évoquent les motifs justifiant le décret, mais aussi les mesures et les victimes de ce dernier. [...]
[...] En effet, nous pouvons comprendre qu'il s'agit d'un reproche immoral concernant le mariage retardé des filles et le problème de la dot ; ce qui constitue une mésentente familiale : Et, d'autant que nous demeurons averti que la plupart des bourgeois de nos bonnes villes sont entièrement occupés à pourvoir à l'établissement de leurs filles, lesquelles ne se sont rendues recommandables dans notre Etat que par une triste et ennuyeuse modestie, nous ordonnons qu'ils attendront à les marier jusqu'à ce qu'ayant atteint l'âge limité par les ordonnances elles viennent à les y contraindre. Défendons à nos magistrats de pourvoir à l'éducation de leurs enfants». Ainsi, dans cette ordonnance, on peut noter l'utilisation de la première personne du pluriel, relatif au pluriel de majesté qui accentue l'aspect impératif de l'ordonnance. [...]
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