Le texte se présente à priori sous la forme d'une simple correspondance entre 2 voyageurs persans. Pourtant, il sert aussi de support à la mise en place d'une critique. Dans le premier paragraphe, le correspondant observe ses pratiques religieuses des Français. Il poursuit cette observation dans le 2ème et 4ème paragraphe. De cette manière, le texte prend une valeur narrative, et la lettre met en place le regard d'un homme neutre qui fait un constat "je vois" et qui marque aussi son étonnement et son incompréhension "il semble, c'est ce qui me touche" (...)
[...] Montesquieu, XLVI, Lettres Persanes Les Lettres Persanes est une œuvre épistolaire, publiée anonymement par Montesquieu en 1721. L'ouvrage relate le voyage à Paris de deux persans, principalement, Usbek et Rica. Il leur donne l'occasion d'observer la société et le mode de vie des Français à travers leurs coutumes, leurs traditions politiques ou religieuses. Ce dernier point est précisément le thème de la lettre XLVI ; Usbek évoque le rapport à Dieu et s'intéresse à l'exercice et à la pratique de la religion. [...]
[...] Usbek sert de masque à Montesquieu et l'homme qui fait la prière fonctionne comme l'archétype de tous ceux qui subissent impérialisme et intolérance religieuse. Honorer Dieu et le respecter, c'est témoigner de l'amour pour son prochain et Dieu s'il existe ne peut être que bon. La multiplicité des rites mise en évidence souligne la relativité des religions et surtout les assimile à des superstitions. La certitude religieuse n'existant pas, être tolérant signifierait douter et, à l'instar de Montesquieu, défendre et pratiquer le déisme. [...]
[...] Dénonciations de l'impérialisme religieux Le texte est surtout aussi une façon de dénoncer la prééminence d'une religion prétend une autre. Les religions ont en effet des positions contradictoires sur les rites à adopter pour honorer un même Dieu. C'est d'abord la posture de l'homme qui prie qui est mis en cause. L'utilisation de formules négatives dans le parallélisme je ne sais en quelle langue, mais je ne sais non plus souligne l'incompréhension qui résulte de la posturalité pour un observateur extérieur. [...]
[...] Il y a deux pts dans cette prière : Montesquieu critique d'abord la gestuelle, le comportement. Pour cela, il utilise le parallélisme l'un (un juif), parce que . pour évoquer la diversité des postures et de ce fait, l'incompréhension pour un homme extérieur, à juger de la réelle piété. La diversité des rites provoque le doute chez l'observateur. Un sentiment qui se retrouve aussi dans l'utilisation de tournures négatives : je n'entends rien dans les disputes L'histoire d'un homme qui se voit empêcher de prier parce qu'il n'obéit pas à tel ou tel rite, constitue une fable, qui par exagération, grossit le trait et accentue la critique, puisque même des gestes anodins ou quotidiens que je dois me laver tous les matins, manger un lapin semblent poser problème. [...]
[...] Montesquieu semble proposer une solution. Les formules comme vivre en bon citoyen, en bon père sont une façon de dire que peut-être, la religion d'un homme, doit se mesurer moins par les dogmes, que par le comportement moral et la pratique de la charité. Cette attitude doit induire le doute à la fois chez le lecteur que le pratiquant, qui doit devenir indifférent aux religions multiples. En un mot, la religion d'un homme se résume non aux rites qu'il applique, mais au respect qu'il témoigne. [...]
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