Rica et Montesquieu donnent leurs jugements implicites sur l'arbitraire religieux : « Un pauvre diable, ces malheureux » -> l'auteur prend le parti des condamnés. Les destinataires sont Ibben et le lecteur (...)
[...] Pas de destinataire précis (ce qui est étrange pour une lettre). Le pronom indéfini on désigne tout homme - > but : généraliser - > montre bien qu'on est dans une lettre fictive et non dans une lettre de correspondances. Double énonciation Rica et Montesquieu donnent leurs jugements implicites sur l'arbitraire religieux : Un pauvre diable, ces malheureux - > l'auteur prend le parti des condamnés. Les destinataires sont Ibben et le lecteur. But double énonciation : éviter la censure. [...]
[...] Les marques du locuteur Qui parle ? Présence de la première personne du singulier je : j'ai ouï dire le dervis fait référence à la Perse - > exotisme, adverbes modalisateurs seulement, apparemment qui montre la présence du narrateur. Intérêt du narrateur Le narrateur donne une certaine vivacité : - pas de préambule, formule j'ai ouï dire - présent de l'indicatif (tps du discours et de l'expressivité de la lettre. Il y a différents registres de langue : familier on tombe entre les mains (conversation privé), courant Il confisque tous les biens - soutenu Il y a de certains dervis = > but : élargir les différents destinataires. [...]
[...] De plus, l'époque n'est pas précise : seul indice temporel Quand on tombe entre les mains de Le présent d'énonciation montre que la critique est temporelle. II Une argumentation rigoureuse au service de la critique de l'intolérance religieuse 1. Un texte structuré Rythme des phrases - rythme binaire Les autres juges présument [ ] toujours coupable - > montre les particularités des juges : - leur extrême rigueur, - caractère expéditif de leur jugement. De plus, on a un certain nombre d'oppositions : heureux/embarrassé, orthodoxe/hérétique, innocent/coupable, mauvais/si bonne opinion - > montre les contradictions de l'inquisition > critique virulente de l'auteur). [...]
[...] - manque d'humilité des juges : heureux celui qui - > détenteur d'un pouvoir divin en pastichant une formule de la bible heureux comme qui L'ironie portant sur l'hypocrisie des inquisiteurs - oppositions entre leurs affirmations (ils s'affichent non violents doux, bien fâchés et les actes qu'ils commettent bruler un homme comme de la paille - termes hyperboliques qui décrivent leur clémence bien, si, abhorrer, désespoir - > besoin de justification. - champ lexical du désespoir censé être réservé aux accusés, mas que les juges s'approprient au désespoir, pour se consoler L'ironie consiste à prendre les bourreaux pour des victimes. La dernière phrase montre le côté intéressé des juges. [...]
[...] Cette lettre 29 des Lettre Persanes livre une sorte de bilan sur la hiérarchie religieuse. L'inquisition n'existe plus en France au 18ème siècle, mais elle a laissé de tels souvenirs de fanatisme, qu'elle reste le symbole de l'arbitraire religieux. La dénoncer, comme le fait ici Montesquieu, c'est dénoncer toutes formes d'institution qui refuse à l'homme la liberté religieuse. Nous verrons tout d'abord une situation d'énonciation particulière : l'épistolaire, puis une argumentation rigoureuse au service de la critique de l'intolérance religieuse et enfin l'ioronie, moyen privilégié de la critique. [...]
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