- Emetteur et destinataire : les noms, les questions initiales d'Usbek que peut lire Rhédi.
- L'orient : choix des noms, de la date.
- Paris et 1718 : il s'agit bien de la société contemporaine, qui est décrite par Usbek ; cette lettre était d'abord datée du 11 janvier 1715, et visait donc directement Louis XIV et sa cour (...)
[...] Ce ne sont pas tant les dépenses du roi qui sont critiquées que les courtisans assoiffés qui sont blâmés. II. Une argumentation indirecte très efficace : une ordonnance fictive pleine d'ironie et d'absurdités Composition de la lettre : une volonté argumentative d'Usbek - Enonciation complexe : le je d'Usbek, qui s'éclipse devant le nous de majesté qui nous ont supplié ; une fiction ambiguë : Il me semble que j'entends publier : cette ordonnance paraît bien plus près de la réalité, dont elle n'est séparée que par le modalisateur. [...]
[...] Mais la voix de Montesquieu transparaît alors : tout le texte est à lire à la fois à la lettre et au second degré. - Des décisions absurdes : Infondées, ou seulement sur l'insistance des courtisans, ou sur leur argumentation, qui est elle-même absurde : exemples du premier argument des courtisans : leur seule action n'ont point manqué est reportée après le groupe entre virgules, et surprend avec un effet comique : de se trouver à notre lever ; du dernier argument des vieilles courtisanes, avec la concessive si les généraux ( ) faits militaires : la mise sur le même plan est ironique et ridicule. [...]
[...] Le but est d'accroître la surprise du lecteur, quand il découvrira le contenu. - Une grande unité finalement entre la lettre et le texte qui y est inséré, puisque l'ordonnance vient illustrer la phrase au raisonnement explicite : Et, d'ailleurs, s'ils les acquièrent ( ) en les appauvrissant. : l'ordonnance prive une grande partie de la population pour donner à une minorité. L'expression quelques- uns de leurs sujets réapparaît d'ailleurs plus bas : quelques- uns de nos sujets et les pronoms soulignent la modification de l'énonciation. [...]
[...] L'ordonnance royale qu'il pastiche ensuite est d'une ironie mordante, et permet à Montesquieu de montrer jusqu'à quelle absurdité, jusqu'à quelle cruauté, pourrait aller le système injuste qui s'est généralisé sous la monarchie absolue. Nous verrons d'abord que cette lettre d'un Persan à Paris traite de l'incompréhensible prodigalité des princes envers leurs courtisans insatiables, avant d'y montrer toute l'efficacité de l'argumentation indirecte : le pastiche de l'ordonnance royale est plein d'ironie et d'aberrations. Nous étudierons enfin la condamnation que fait Montesquieu à travers ce texte d'un système propre à la monarchie absolue. [...]
[...] Nous avons même reçu plusieurs requêtes de la part de quelques personnes du beau sexe, qui nous ont supplié de faire attention qu'il est notoire qu'elles sont d'un entretien très difficile : quelques- unes même très surannées[5] nous ont prié, branlant la tête, de faire attention qu'elles ont fait l'ornement de la cour des rois nos prédécesseurs ; et que, si les généraux de leurs armées ont rendu l'Etat redoutable par leurs faits militaires, elles n'ont point rendu la cour moins célèbre par leurs intrigues. Ainsi, désirant traiter les suppliants avec bonté, et leur accorder toutes leurs prières, nous avons ordonné ce qui suit : Que tout laboureur, ayant cinq enfants, retranchera journellement la cinquième partie du pain qu'il leur donne. Enjoignons aux pères de famille de faire la diminution, sur chacun d'eux, aussi juste que faire se pourra. [...]
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