Dissertation de littérature (présence d'abréviations) relative à l'essai Jacques Roubaud : l'amour du nombre de Véronique Montémont dans lequel elle discute le terme "d'élégie" dans l'oeuvre de Roubaud.
[...] J.Roubaud est enfermé dans ce deuil. Le langage devient mimétique de son objet, la mort ne dit rien autrement dit "quelque chose", un neutre noir qui existe et qui ne mourra qu'avec le poète. A travers ce recueil, la douleur du poète s'est confrontée aux mots, à ce langage impuissant face au néant, la parole est épurée. Cependant Roubaud a détourné le topos de l'élégie et non pas totalement "détruit" comme l'affirme Véronique Montémont, l'élégie subsiste évidement. Mais l'écriture ne lui a permis d'atténuer sa douleur mais au contraire de nous révéler par un rythme qui s'éteint, une syntaxe vide: un essoufflement de la parole. [...]
[...] Justement voilà tout l'art de Roubaud. Au premier coup d'oeil, ceci n'est pas flagrant mais Roubaud réussit à établir ce contact avec la mort et plus exactement cette morte. Il ne détruit pas l'élégie bien au contraire, il la détourne. Le langage n'étant pas assez fort pour la dire, il utilise d'autres matériaux. Avant tout poète, il crée son chant de la mort. III) Une nouvelle forme de lyrisme Il ne faut pas oublier que la poésie est un jeu du langage. [...]
[...] S'inscrivant dans une tradition lyrique, il fait recourt à l'image du poète malheureux: Orphée. Eurydice morte, descend au royaume des Enfers. Orphée cherche à la suivre dans la mort mais Apollon apparaît pour le dissuader et lui propose de se rendre à Hadès, dieu des enfers. Après avoir endormi de sa musique enchanteresse Cerbère, le monstrueux chien à trois têtes qui gardait l'entrée, Orphée approche le dieu Hadès. Il parvient, grâce à sa musique, à le faire fléchir, et celui-ci le laisse repartir avec sa bien- aimée à la condition qu'il ne se retourne pas tant qu'ils ne sont pas revenus tous deux dans le monde des vivants. [...]
[...] Le poème C.RA.PI.Po (composition rythmique pour pigeon et poète) représente la négation Le rythme s'éteint en quelque sorte avec Alix, reprenant toujours le même "refrain": . - Le recueil est également unique pour sa ponctuation qui suggère la fin, le vide, le néant. Cette ponctuation est celle de sa femme, une ponctuation très marquée. Elle crée poétiquement du sens. Un point est un arrêt, une coupure, le rappelle de la mort brusque. Nous pouvons aussi parler des blancs qui représentent une véritable rupture, silence, blanc. [...]
[...] Véronique Montémont dans "Jacques Roubaud : l'amour du nombre" discute ce terme "d'élégie" dans l'oeuvre de Roubaud. " A priori ces poème de déploration s'inscrivent dans une tradition ancienne, qui consiste à codifier le chagrin en poésie. Mais il s'agit ici d'une élégie d'une tout autre nature que celle que l'on pouvait rencontrer sous la plume des poètes classiques ou romantiques: dans QCN, elle dénature le topos et le détruit avec une précision maniaque". Eclairons avant tout ce terme d'élégie, ce mot nous vient du grec "élégia", dérivé de "élégos" qui signifie chant du deuil. [...]
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