De trois commerces est le chapitre trois du troisième livre des Essais de Montaigne. Il se penche sur les trois types de relations à entretenir afin d'éprouver la meilleure entente entre la recherche de l'autre et l'intimité en soi : les amis, les amies, et les livres.
[...] Dans un style léger, enlevé, Montaigne entend rassembler dans cet ouvrage des réflexions diverses sur sa propre condition, sur l'Homme, sur la société et le monde, basées sur son expérience. Ce projet audacieux essais réunis en trois livres, sera peu reconnu lors des premières parutions, et Pierre Charron tentera même de rendre sa réception plus plaisante en le réécrivant sous le titre De la Sagesse. Aujourd'hui, les Essais de Montaigne sont appréciés et présentés comme des repères philosophiques, humanistes et littéraires majeurs. De trois commerces est le chapitre trois du troisième livre. [...]
[...] Montaigne explique l'élitisme dont il fait preuve dans le choix de ses amitiés. Il n'exige que la franchise et la sincérité. Ainsi, naturellement il ne me chaut qu'il n'y ai ni poids ni profondeur : la grâce et la pertinence y sont toujours Sans abuser de la courtoisie qu'il déplore ô la servile et importune usance il convient ici de faire preuve d'honnêteté, au sens de sincérité envers soi et les autres. sans offense de mes hôtes ; me sont égaux ; il ne me chaut montrent une certaine aisance, un confiance, dans la relation saine selon Montaigne. [...]
[...] Mais Montaigne n'exclut pas le savoir, l'érudition ou le débat de ses conversations amicales, il l'explique dans la dernière partie de ce texte. Il est question dans ce dernier mouvement de l'extrait de l'origine de l'art ; et de la science. Le savoir ne doit pas s'imposer selon Montaigne comme une partie importante de la conversation. Il doit eu contraire l'habiter, sans la dominer, et être juste un prétexte à l'entraînement des âmes : Non magistrale, impérieuse, et importune, comme de coutume, mais suffragante et docile elle-même Montaigne va même jusqu'à contester son entière nécessarité. [...]
[...] Sans trahir ses propres volonté, son inclinaison naturelle à la solitude et au calme, il est possible, selon Montaigne, d'obéir aux lois de la civilité en toute honnêteté en conversant avec des âmes choisies, bien nées, savantes et naturelles. Cette conception naturaliste, dans le sens où elle considère la nature comme base de la bonté des commerces, est toute nouvelle au XVIème siècle. Elle introduit ainsi un rapport plus aisé et plus naturel avec autrui, sans brusquer la civilité qui doit sans cesse rester la principale valeur. [...]
[...] Comment Montaigne alors définit-il alors ces relations véritables et naturelles ? Nous suivrons les mouvement du texte, qui exposent l'inconfort et l'ennui de relations forcées ou mondaines, puis la liberté sans artifices d'un commerce agréable, et enfin la place du savoir dans ces derniers commerces. La première partie du texte est une concession. A l'aide d'abondants modalisateurs : de ma complexion je ne suis pas ennemi pourvu que par force voire assez, mais elle concède que les compagnies nobles, appartenant à la cour, ne sont pas mauvaises ni désagréables. [...]
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