Ce texte est extrait des Essais de Montaigne, et plus particulièrement du chapitre 31 du premier livre, intitulé « Des cannibales ». Les Essais forment un ensemble de cent sept chapitres de taille variable, répartis en trois livres. Montaigne écrit cet ouvrage afin de mieux se connaître, en mettant son jugement à l'épreuve sur toutes sortes de sujets. Par cette diversité et par leur structure éclatée les Essais n'ont rien d'une structure ordonnée. En 1580 paraît la première édition des Essais, en 2 livres, comportant l'un 57 chapitres et l'autre 37. La deuxième édition en 1588 comporte le 3ème livre, composé de 13 chapitres et qui est l'oeuvre la plus importante. Puis une troisième édition, posthume, est réalisée par Mlle de Gournay en 1595, celle que Montaigne appelait sa fille d'adoption, et qui comporte de nombreux ajouts aux premiers livres. « Des Cannibales » est le chapitre le plus long des Essais et est entièrement consacré à une réflexion sur les gens du « nouveau monde », les indigènes du Brésil. Etant anthropophages, ces indigènes sont des hommes en qui les Européens ne voient que des barbares. Or Montaigne entend démontrer le contraire, car il le dit lui-même, je cite : « Je trouve qu'il n'y à rien de barbare et de sauvage en ce peuple à ce qu'on m'en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ». Montaigne veut montrer que les coutumes sont relatives à chaque civilisation, et veut ainsi relativiser l'acceptation des coutumes. Il démontre ensuite ses affirmations tout au long du chapitre 31, et pour se faire, fait appel à des témoignages oraux, en particulier celui d'un de ses domestiques. La démonstration s'achève par une anecdote dont Montaigne fut témoin : la visite de 3 indigènes du Brésil en 1562 à Rouen. (...)
[...] La démonstration s'achève par une anecdote dont Montaigne fut témoin : la visite de 3 indigènes du Brésil en 1562 à Rouen. [LECTURE] Le récit que nous allons étudier est fait selon trois mouvements : le premier des lignes 1 à 6 narre l'entrevue des indigènes avec le roi. Puis des lignes 6 à 16, les Cannibales donnent leurs impressions personnelles à l'issu de cette visite. Enfin des lignes 17 à 25, les trois hommes s'entretiennent avec Montaigne. Ces trois mouvements montrent que l'auteur porte un regard critique sur notre civilisation en même temps qu'un regard flatteur sur les Cannibales. [...]
[...] Il montre qu'il faut réagir et non considérer les choses comme découlant d'une forme de fatalité, et tout particulièrement dans la cadre des injustices, et concernant leur mode de vie en général, auquel ils sont habitués, ce qui ne leur permet pas de remettre en question la domination d'un enfant. II Le portrait des Cannibales. Les Cannibales ne sont pas décrits physiquement en dehors de la boutade finale ; qui montre que l'habillement des Cannibales suffit aux Français pour les accuser de sauvagerie. Ces préjugés vestimentaires des Français révèlent leur coté superficiel. [...]
[...] Les indigènes y voient une anomalie, un paradoxe que veut exprimer Montaigne. Cette anomalie est rendue par deux procédés : une opposition excessive et faussement naïve des hommes grands, forts et armés l.5, selon un rythme ternaire et un enfant l.10, un être faible, immature. Il y à une forme de redondance verbale, de répétition d'un même mot sous une autre forme (se soumissent = obéir). L'égocentrisme des Français Le peuple Français est ici montré comme un peuple tourné sur lui-même. [...]
[...] Enfin les procédés satiriques de ce texte se retrouvent dans la prise de distance de l'auteur par rapport aux indigènes. Ce qui lui permet de mettre non seulement en garde ceux-ci contre les corruptions de deçà et par la même contre l'imprudence, car Montaigne craint qu'en raison de leur curiosité les indigènes ne deviennent eux aussi corrompu bien misérables de s'être laissés piper au désir de la nouvelleté (l.3). Mais Montaigne appelle également au discernement, car la violence des propos des indigènes illustre la prise de distance de l'auteur, qui, en tant qu'humaniste, est pacifique. [...]
[...] Montaigne déjà dans le livre III des essais, développe le thème de la bonté naturelle de l'homme. Dans ce livre III des Essais, Montaigne fait un véritable acte de foi envers la nature qui, pour lui, est moralement bonne, et dont il considère que c'est faire injure au Créateur que de ne pas la suivre. Il le dira lui- même, je cite J'accepte de bon cœur, et reconnaissant, ce que la nature à fait pour moi, et m'en agrée, et m'en loue. [...]
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