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Le narrateur fait le choix, à travers ce texte, de rapporter les propos des Espagnols et des sauvages au discours indirect qui permet la mise à distance des paroles des deux groupes de locuteurs comme le montrent les termes "qu'ils étaient", ligne 3, "Que s'ils voulaient", ligne 5 ou "La réponse fut telle : Que quant à être", ligne 10. Les colonisateurs espagnols et les sauvages sont mis à égalité grâce au discours qu'ils tiennent chacun leur tour. Cependant, nous remarquons un engagement de Montaigne en faveur des sauvages par la longueur de la réponse qu'il leur prête. En effet, celle-ci court sur presque trois fois plus de lignes (de la ligne 11 à la ligne 31) que le discours des Espagnols (de la ligne 3 à la ligne 11).
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Montaigne, bien qu'anti-esclavagiste, manifeste très peu sa position. Seuls deux adjectifs possessifs "notre" (l.10) et "mes" (l.35) marquent sa présence dans l'extrait. Les quelques lignes de récit (l.1/3, l.31/35) laissent peu de place aux commentaires du narrateur. Cependant, l'engagement de l'auteur est perceptible à travers les termes laudatifs de la ligne 2 "une contrée fertile et agréable, fort habitée" qui sont signes de civilisation. L'emploi par Montaigne du mot "balbutiements" (l.31/32) pour qualifier le discours organisé des sauvages est inadapté et ironique. De même, qualifier les sauvages de "prétendus enfants" (l.32) prouve qu'ils n'en sont qu'aux yeux des colons blancs. Ce groupe nominal pour décrire les Indiens est ironique car les vrais enfants sont les Espagnols.
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Montaigne a fait le choix d'un schéma narratif très structuré : de la ligne 1 à la ligne 3 le récit sert d'introduction, de la ligne3 à la ligne 11 se trouve le discours des Espagnols aux Indiens, de la ligne 11 à la ligne 31 arrive la réponse des Indiens aux Espagnols, et de la ligne 31 à la ligne 35, le commentaire de Montaigne clôt le passage (...)
[...] Les vivres sont une demande légitime alors que l'or est en revanche une demande illégitime et malhonnête d'autant plus que la raison invoquée quelque médicament (l. est mensongère. De plus, les sauvages sont tolérants contrairement aux Espagnols. En effet, les premiers sont ouverts d'esprit comme peut le montrer l'expression Quant à un seul Dieu, le discours leur en avait plu (l. 22) tandis que les Espagnols prétendent détenir la vérité (l. 10) et ajoutent à leur conseil quelques menaces (l.10). [...]
[...] Ainsi au superlatif Le plus grand prince de la terre habitable pour qualifier le roi de Castille (l.4) les Indiens opposent des adjectifs péjoratifs indigent et nécessiteux (l. 13-14) et à la périphrase hyperbolique représentant de Dieu sur la terre pour qualifier le Pape (l.5) ils opposent un homme aimant la dissension (l.14-15), ce qui est contraire à l'image bienveillante du chef catholique. L'auteur dénonce l'abus de pouvoir du pape qui distribue aux Espagnols des terres qui ne lui appartiennent pas. [...]
[...] Cette reprise va de la dénonciation à la leçon puis à la menace finale : qu'ils se dépêchassent promptement- de quitter leur pays lignes 27-28. De plus, Montaigne met également en avant la logique des propos des Indiens. En constatant D'être des gens paisibles, ils n'en portaient pas la mine ligne 12, les Indiens prouvent qu'ils n'ont jamais été dupes de l'apparence pacifique des Espagnols car ils ont remarqué dès le début que les Espagnols étaient« Des gens armés» ligne 29. [...]
[...] Les quelques lignes de récit (l.1/3,l.31/35) laissent peu de place aux commentaires du narrateur. Cependant, l'engagement de l'auteur est perceptible à travers les termes laudatifs de la ligne 2 une contrée fertile et agréable, fort habitée qui sont signes de civilisation. L'emploi par Montaigne du mot balbutiements (l.31/32) pour qualifier le discours organisé des sauvages est inadapté et ironique. De même, qualifier les sauvages de prétendus enfants (l.32) prouve qu'ils n'en sont qu'aux yeux des colons blancs. Ce groupe nominal pour décrire les Indiens est ironique car les vrais enfants sont les Espagnols. [...]
[...] 32,34) met en relief leur extrême cupidité. Les Espagnols revendiquent la principauté de toutes les Indes (l. donc ne se contentent pas d'une ile mais réclament tout un continent. Mais les Indiens sont sages car ils font plus confiance à leurs amis et connaissances (l.25) qu'à des gens armés et étrangers (l.29) Ils ne se laissent pas convertir car ils ont l'expérience de leur religion polythéiste pratiquée pendant si longtemps (l. 24) et manifestent leur piété en cédant le peu d'or qu'ils ont à leurs dieux. [...]
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