Montaigne est présent dans ce texte, ce qui manifeste de sa part une prise de position, une implication, propres à l'essai. On trouve la 1ère personne du singulier (l.3), avec "me fasse entendre", et la 1ère du pluriel, avec les deux impératifs "Considérons" et "Voyons" (l.1 et 3), qui concernent Montaigne, ceux à qui il parle et ceux qui le lisent. C'est lui qui ouvre le débat, avec une volonté forte que manifestent ces impératifs placés en tête des deux premières phrases. On retrouve, l. 13, le "nous" ; Montaigne est celui qui réclame des réponses mais il se maintient dans cette humanité qu'il questionne (...)
[...] Le paradoxe de l'homme et les oppositions - Au fil des questions, Montaigne construit aussi une série de paradoxes et de contrastes, entre la nature réelle de l'homme et celle de l'univers, et entre l'image que l'homme a de lui-même et sa nature véritable. Ainsi l'homme est présenté parfois par des expressions valorisantes comme créature maîtresse et impératrice de l'univers et l'auteur parle alors de l' effort de son discours (il lui reconnaît donc une raison), des grands avantages ; mais Montaigne y oppose, de manière binaire, misérable et chétive créature et ne place les marques valorisantes que dans des interrogations qui les annulent, ou dans la relative qui n'est pas seulement maîtresse d'elle-même qui précède et critique l'idée de maîtrise qui suit, dans une forte antithèse où le nom est rappelé. [...]
[...] Le nom fondements et le verbe bâtir (l. annoncent l'image qui sera filée ensuite, avec, aux lignes 11 et 12, les termes bâtiment et architecte ; les noms partie et pièce ramènent à l'idée d'un tout bien organisé, comme dans une architecture. L'autre image, celle du cosmos, se concentre aux lignes 5 et 6 : la voûte céleste la lumière éternelle les flambeaux roulant la mer infinie que Montaigne semble montrer de la main avec les démonstratifs employés : ce sont des réalités visibles. [...]
[...] L'homme ne peut s'enorgueillir que de sa raison son discours qui ne lui permet toutefois pas de tout comprendre : il n'a pas le pouvoir de connaître ni la suffisance capacité) d'en reconnaître la beauté - Seul Dieu possède un savoir absolu, et la juste estimation de la perfection qui régit le monde, puisque c'est la sienne. Montaigne invite l'homme à en prendre conscience et à renoncer à son arrogance, à son orgueil. C'est à quoi conduisent la suite des questions sceptiques et la solidité de l'argumentation, directe et indirecte, jusqu'à la fin du texte. [...]
[...] Commentaire de Montaigne, Essais, II Apologie de Raymond Sebond Texte : Montaigne analyse dans ce chapitre 12 les faiblesses de la nature humaine et les imperfections de ce qui régit la vie des hommes. Considérons donc pour cette heure l'homme seul, sans secours étranger, armé seulement de ses armes, et dépourvu de la grâce et connaissance divine, qui est tout son honneur, sa force, et le fondement de son être. Voyons combien il a de tenue en ce bel équipage. [...]
[...] - Montaigne cherche à dépasser l'image que l'homme a de lui-même, que l'on sent dans l'utilisation des pronominaux se dise et s'attribue et 10) : cette créature se pense maîtresse et impératrice de l'univers quand Montaigne ne la voit que misérable et chétive ; les deux rythmes binaires se répondent et s'affrontent. Les deux premières phrases cernent immédiatement le sujet de l'essai, et la différence entre réalité et image. La grandeur de l'homme vient de Dieu et non de lui-même grâce et connaissance divine grandeur que souligne le rythme ternaire des lignes 2 et renforcé par l'indéfini tout La démarche réflexive de l'essai est ici celle d'une démythification. L'univers puissant et infini - Montaigne replace l'homme dans l'univers : univers (l. ce monde (l. [...]
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