Une amitié voulue par le destin : Plusieurs termes soulignent le caractère fatal de cette amitié. D'une part, des adjectifs indéfinis introduisent l'influence du Ciel : « (je) ne sais quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union », « je crois par quelque ordonnance du Ciel » (...)
[...] Il voulait publier ce texte mais y renoncera. Il le dit peu avant notre texte : c'est ce livre qui lui donna la première connaissance de son nom, acheminant ainsi cette amitié, que nous avons nourrie, tant que Dieu a voulu, entre nous, si entière et si parfaite Cette rencontre exceptionnelle annonce déjà la caractère singulier d'une amitié qui échappe au patron des amitiés molles et régulières Montaigne a l'honnêteté de ne pas dénigrer ces amitiés ordinaires : certes, elles sont un lien entre les âmes par le moyen de laquelle, nos âmes s''entretiennent Pour autant, il les présente de façon restrictive : elles ne sont qu'accointances et familiarités relations sociales sans profondeur. [...]
[...] Enfin, l'évènement est interprété a posteriori : ayant si peu à durer ; en effet, Montaigne ne pensait pas, en rencontrant La Boétie, qu'il mourrait si tôt. Cette réinterprétation crée une dramatisation qui renforce l'idée de prédestination : elle n'avait point à perdre du temps Montaigne répond ici à l'idée d'Aristote, selon laquelle l'amitié a besoin de temps pour se construire. -Une amitié unique : Cette amitié est unique. En témoigne leur mutuelle reconnaissance lorsqu'ils se rencontrent en grande fête et assemblée nombreuse alors qu'ils ne se sont encore jamais vus. [...]
[...] Il a perdu le seul et unique confident qui pût lire en lui à livre ouvert, et c'est ainsi qu'il s'est trouvé contraint à l'introspection solitaire. Il va chercher à mieux se connaître, à s'analyser (part autobiographique des Essais). Il a encore cherché à transformer en présence l'absence éternelle de son ami, puisque c'est grâce aux Essais que La Boétie se trouve immortalisé par la figure de l'ami exemplaire. Depuis la mort de son ami, Montaigne ne vit plus qu'à moitié. [...]
[...] Chacun connaissait si parfaitement l'autre qu'il pouvait expliquer la moindre de ses actions. [...]
[...] Il désire écrire sur toutes sortes de sujets, parle également de sa propre vie, de ses expériences, et se pose en exemple : Chaque homme porte en lui la forme entière de l'humaine condition. Introduction Les Essais forment un ensemble de cent sept chapitres de taille variable, répartis en trois livres. Montaigne écrit cet ouvrage afin de mieux se connaître, en mettant son jugement à l'épreuve sur toutes sortes de sujets. Par cette diversité et par leur structure éclatée, les Essais n'ont rien d'une synthèse ordonnée. Montaigne situe au centre même du premier livre le récit de son expérience de l'amitié. [...]
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