Durant les deux saisons théâtrales de 1669 et 1671, qui suivent la représentation du Tartuffe enfin autorisé, Molière compose quatre oeuvres pour le roi et la cour : deux comédies-ballets, Monsieur de Pourceaugnac et Le bourgeois gentilhomme, et deux pièces "galantes" agrémentées de musique, de danse et de machines : Les amants magnifiques et Psyché. Monsieur de Pourceaugnac est créé à Chambord le 6 Octobre 1669, avec des entrées de ballets et une musique composée par le célèbre Lully.
Avec Monsieur de Pourceaugnac, Molière achève l'élaboration d'un nouveau genre, celui de la comédie-ballet. Dans sa préface des Fâcheux (1661), Molière raconte comment l'idée de cette fusion des genres est née incidemment pour résoudre un problème pratique à l'occasion d'une fête donnée au château de Vaux-le-Vicomte au moins d'août 1661 : "Le dessein était de donner un ballet aussi ; et, comme il n'y avait qu'un petit nombre choisi de danseurs excellents, on fut contraint de séparer les entrées de ce ballet, et l'avis fut de les jeter dans les entractes de la comédie, afin que les intervalles donnassent temps aux mêmes baladins de revenir sous d'autres habites (...)
[...] On a donc affaire à une parlure artificielle, qui pourrait presque être une rhétorique efficace si leur parole ne présentait aucun défaut d'élocution. Ces fêlures, ces tiques de langage donnent à notre extrait une tonalité burlesque. Ensuite, le même avocat bredouilleur continue de chanter : il poursuit sa logorrhée en faisant référence à de célèbres législateurs et jurisconsultes. Cela permet de mettre en avant son savoir. Ne pas être compris c'est faire preuve d'autorité. Ils tentent de briller par la parole à défaut de briller par la pratique. [...]
[...] Donc dans notre extrait, Sbrigani se joue de Pourceaugnac : il feint l'ignorance au sujet de sa condition sociale et s'amuse à le piéger en le mettant face à son propre langage, qui lui, ne ment pas. Pour cela, il recourt à la flatterie : Il faut bien, pour parler ainsi, que vous ayez étudié la pratique L'usage de la métonymie signifie que pour savoir autant de choses sur le droit, il exerce forcément le métier d'avocat. Les répliques de Sbrigani ont une double portée : il semble faire l'éloge de Pourceaugnac : le sens commun d'un gentilhomme peut bien aller à concevoir ce qui est du droit et de l'ordre de la justice à mais ce n'est en fait que pour déstabiliser Pourceaugnac en lui mettant sous les yeux le désaccord frappant entre son langage et son prétendu rang social : mais non pas à savoir les vrais termes de la chicane La chicane est un terme péjoratif qui signifie : procédé subtile que l'on engage sans fondement, de mauvaise foi. [...]
[...] Sbrigani est un double de Molière : c'est un observateur qui étudie Monsieur de Pourceaugnac. Il se joue de ce personnage ridicule qui veut se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Sbrigani sait depuis le début que Pourceaugnac est avocat, tout comme le spectateur. En effet, à l'acte scène Nérine dit ceci : son avocat de Limoges, Monsieur de Pourceaugnac De plus, à l'acte scène Pourceaugnac tient un discours contradictoire face à Sbrigani : M. de Pourceaugnac : Oui, gentilhomme Limosin. Sbrigani : Homme d'esprit. [...]
[...] Rappelons que les deux œuvres de suivent, Le bourgeois gentilhomme ayant été écrite un an après Monsieur de Pourceaugnac, en 1670. Pourceaugnac se prend pour ce qu'il n'est pas. Il se croit et se veut gentilhomme. Et lorsqu'il est face à sa condition inférieure de petite noblesse de robe, il ment et tente d'échapper à la réalité : Ces mots-là me viennent sans que je les sache (L. 10-11) ; Ce sont quelques mots que j'ai retenus en lisant les romans (L. [...]
[...] Monsieur de Pourceaugnac est créé à Chambord le 6 Octobre 1669, avec des entrées de ballets et une musique composée par le célèbre Lully. Avec Monsieur de Pourceaugnac, Molière achève l'élaboration d'un nouveau genre, celui de la comédie-ballet. Dans sa préface des Fâcheux (1661), Molière raconte comment l'idée de cette fusion des genres est née incidemment pour résoudre un problème pratique à l'occasion d'une fête donnée au château de Vaux-le-Vicomte au moins d'août 1661 : Le dessein était de donner un ballet aussi ; et, comme il n'y avait qu'un petit nombre choisi de danseurs excellents, on fut contraint de séparer les entrées de ce ballets, et l'avis fut de les jeter dans les entractes de la comédie, afin que les intervalles donnassent temps aux mêmes baladins de revenir sous d'autres habites. [...]
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