Andromaque est une tragédie de Racine en cinq actes et est écrite en 1667, après La Thébaïde et Alexandre le Grand qui ont fait connaître Racine. Elle va être jouée pour la première fois le 17 novembre 1667 et va émouvoir la cour grâce au lyrisme omniprésent. Cette pièce de 1648 alexandrins se déroule au lendemain de la prise de Troie ; elle peut être résumée selon la fameuse formule : Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui ne l'aime pas. L'intrigue est un peu plus complexe malgré tout.
Cette pièce est ponctuée par trois monologues, placés à travers les deuxième et cinquième actes. On peut constater que le monologue répond à un certain nombre de critères et de caractéristiques, dont celle de donner à l'action un nouvel élan ou bien il peut servir de scène d'exposition, dans ce cas il permet de présenter la situation actuelle, tout comme il peut permettre de décrire des actions qui n'ont pu être jouées sur scène ce qui en fait souvent un moment clef de la pièce. Cependant, qu'est-ce que les monologues apportent-ils à la pièce de Racine, et comment les utilise-t-il ?
[...] On comprend ainsi qu'Hermione est déchirée entre deux sentiments complètement opposés et qu'elle essaie de comprendre ce qu'elle ressent vraiment. Oreste est tout aussi perdu et désarmé que l'était Hermione, à travers c'est deux monologues, Racine nous propose une certaine confrontation des personnages qui sombre tout deux dans la folie (meurtrière pour Hermione.) suite à leur déception amoureuse. Néanmoins, Oreste, lui, sombre dans la culpabilité suite au meurtre de Pyrrhus et à la prise de conscience de l'amour à sens unique qu'il éprouve. [...]
[...] Il permet aussi de mettre en valeur un moment capital du schéma narratif et de concentrer le public ou le lecteur sur un point précis du récit. C'est donc un procédé qui a été utilisé depuis le théâtre ancien jusqu'au théâtre contemporain, car il permet de ponctuer l'action d'une pièce théâtrale. [...]
[...] De plus, le monologue est souvent lié à la dimension tragique d'un personnage à travers des procédés spécifiques, il peut aider le héros tragique à faire le point, à poser son dilemme ou exprimer l'amour du personnage, un amour souvent difficile et coupable et tout ceci en le dévoilant dans toute sa nature au public. Cependant, qu'est ce que les monologues apportent-ils à la pièce de Racine, et comment les utilise-t- il ? Le premier monologue de la pièce, se situe acte II, scène 3. C'est Oreste, messager de Troie, qui se retrouve seul sur scène après le départ d'Hermione, la femme dont il est épris. [...]
[...] Les deux autres monologues de la pièce, semblent se faire échos. Ils sont prononcés par Hermione et à nouveau Oreste, ce qui permet de souligner l'absence de monologue d'Andromaque, qui est tout de même le personnage éponyme de la pièce. Il se trouve tous deux dans le cinquième acte de la tragédie, qui s'ouvre avec le monologue d'Hermione qui vient d'être trahie par Pyrrhus. Le début du monologue est marqué par un certain nombre d'interrogatives ; «Où suis-je ou «Qu'ai-je fait Quel chagrin me dévore V. [...]
[...] De nombreux procédés permettent de donner la vision de la souffrance du personnage : les onomatopées, les interjections, le style court et haché, les questionnements ne sont que des procédés d'accentuation du tragique. Grâce à tout cela, le monologue permet un rebondissement tragique et donne à l'action un nouvel élan. La décision d'Hermione et l'acte décisif qui sera à l'origine de la mort de trois personnages, dont elle-même. Le monologue d'Hermione est donc un moment clef de l'action de la pièce, duquel se dénouera l'intrigue. Il confie au public une action à venir (coup de théâtre, dénouement). Tandis que le monologue d'Oreste, est le symbole du tragique de la pièce. [...]
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