Comédie en cinq actes et en alexandrins de Molière, Tartuffe est présentée pour la première fois au Palais de Versailles le 12 mai 1664, en réaction contre la Compagnie du Saint-Sacrement.
Celle-ci parvient à faire interdire la pièce pendant des années, malgré le fait que le Roi Louis XIV l'ait appréciée. Il faut attendre 1669 pour que l'autorisation soit donnée de jouer publiquement la pièce (...)
[...] Qu'est-ce qu'on fait céans ? comme est-ce qu'on s'y porte ? DORINE. Madame eut avant-hier la fièvre jusqu'au soir, Avec un mal de tête étrange à concevoir. ORGON. Et Tartuffe ? DORINE. Tartuffe ? Il se porte à merveille, Gros et gras, le teint frais, et la bouche vermeille. ORGON. Le pauvre homme ! DORINE. Le soir, elle eut un grand dégoût, Et ne put au souper toucher à rien du tout, Tant sa douleur de tête était encore cruelle ! ORGON. [...]
[...] La tartuferie ou tartufferie désigne par conséquent un comportement hypocrite. L'extrait étudié se situe au début de la pièce et permet de montrer à quel point Orgon est manipulé par Tartuffe, ce qui renforce l'aspect comique et dénonciateur de Tartuffe. Scène étudiée ORGON. Ah ! mon frère, bonjour CLÉANTE. Je sortais, et j'ai joie à vous voir de retour. La campagne à présent n'est pas beaucoup fleurie. ORGON. Dorine . Mon beau-frère, attendez, je vous prie : Vous voulez bien souffrir, pour m'ôter de souci, Que je m'informe un peu des nouvelles d'ici. [...]
[...] La dernière réplique est d'ailleurs savoureuse : DORINE. Tous deux se portent bien enfin ; Et je vais à Madame annoncer par avance La part que vous prenez à sa convalescence. Le rôle de Dorine Dorine apparaît en effet dans le rôle de la servante qui moque son maître, à travers les exagérations et le sarcasme, mais aussi l'utilisation d'hyperboles liées à la maladie de Dorine et à l'aspect physique de Tartuffe : Tartuffe serait gros et gras ce qui le rend grossier et prête aux rires. [...]
[...] Molière, le Tartuffe, Acte Scène 4 Commentaire Le ridicule d'Orgon Un personnage crédule Orgon est ridicule car, alors qu'il prétend vouloir s'informer de tout et prendre des nouvelles, il fait une focalisation obsessionnelle sur Tartuffe : Que je m'informe un peu des nouvelles d'ici. Tout s'est-il, ces deux jours, passé de bonne sorte ? Qu'est-ce qu'on fait céans ? comme est-ce qu'on s'y porte ? Puis Et Tartuffe ? ponctue toutes ses interventions. Il ne voit et ne pense que selon lui et pour lui. [...]
[...] Il ne se rend pas compte du fait que Tartuffe est un faux dévot. Par exemple, son jeûne au chevet d'Elmire n'a aucun sens. Il ne cesse de s'exclamer, dans la scène : Le pauvre homme ! Plus Dorine décrit le mauvais état de santé d'Elmire tandis que Tartuffe se porte à merveille, plus Orgon conçoit le processus inverse, montrant à quel point il est aveugle : DORINE. Le soir, elle eut un grand dégoût, Et ne put au souper toucher à rien du tout, Tant sa douleur de tête était encore cruelle ! [...]
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