Molière est très célèbre pour ses pièces comiques telles que L'avare, L'école des femmes, Le misanthrope, ou encore Tartuffe. Dans cette dernière pièce, il met en scène un hypocrite. La scène III, 3, est très importante. Ce n'est pas un hasard si elle est placée au milieu de la pièce. En effet, dans cette scène, le héros éponyme, Tartuffe, déclare son amour à Elmire et dévoile sa véritable face. Sa tirade, remarquable par le triple langage qui s'y déploie apparaît comme une nouvelle preuve de son hypocrisie.
Il s'agira d'expliquer en quoi cette tirade confirme l'appellation de faux dévot attribuée à Tartuffe dans la distribution de la pièce comique (...)
[...] Cependant,le langage religieux s'efface derrière le langage galant . En effet, il apostrophe Elmire avec la métonymie ô beauté toute aimable ce terme beauté semble être une métonymie puisqu'elle prend une caractéristique pour le tout. Cette apostrophe très méliorative renforcé par l'adjectif tout englobant et l'adjectif aimable, occupe à elle seule tout un hémistiche, ce qui met une nouvelle fois en valeur Elmire. De plus le ô élégiaque est d'habitude employé pour louer Dieu, ainsi nous pouvons déceler que TARTUFFE renonce à la religion chrétienne pour se consacrer à une autre, celle où Elmire est une déesse. [...]
[...] Tartuffe est un sensuel car il a peu longtemps hésité à l'attraction de la dame. De plus, la pudeur dont il parle est déjà soulevé par l'emploi même du terme passion un vers auparavant, et par le fait qu'il ait touché sa cuisse un peu avant. Ainsi, il atteint ici le sommet de son hypocrisie, car ce n'est pas un amour platonique qu'il lui propose, d'où la récurrence quasi obsessionnelle du terme cœur Ensuite, il formule une invitation à un amour partagé des vers 953 à 960 au vers 953-954 il annonce que ce qu'il suit peut paraître audacieux, comme si tout ce qui précède ne l'était pas déjà!!l'expression en incise, je le confesse appartient au vocabulaire religieux de même que le terme »offrande leur emploi paraît assez ironique. [...]
[...] Dans les premiers vers , Tartuffe formule sa thèse en 4 alexandrins. Son discours semble général, l'utilisation du pronom "nous", de l'adjectif possessif générique "nos" , et des présents gnomiques "attache", "étouffe" et "peuvent" semble apparenter ces deux premiers vers à des maximes. Il semble que Tartuffe possède l'art de la formule. Il retient l'attention en commençant d'emblée par un paradoxe: en effet il dément l'opposition bien connue entre amour divin, désigné par la périphrase "l'amour qui nous attache aux beautés éternelles" et l'amour charnel désigné par la périphrase galante 'l'amour des temporelles". [...]
[...] Ainsi pour commencer, Tartuffe dit à Elmire qu'il s'est sacrifié pour son salut et ce sacrifice constitue à fuir ses yeux C'est un ultime sacrifice ce que dénote l'expression et même . Ainsi il a agit en dévot en repoussant la tentation, véritable obstacle au salut. L'usage du terme croyant montre qu'il ne s'agissait pas d'une complète certitude: son aptitude à résister à la tentation n'est donc pas inébranlable. Il est assez comique de voir qu'il ne se soucie que de son propre salut, et pas de celui de sa bien-aimée. [...]
[...] En même temps, cela montre la faiblesse de notre homme, et prépare la suite de l'histoire : c'est pour avoir cédé à ses passions, pour n'avoir pas su maintenir jusqu'au bout son masque que Tartuffe finira par tout perdre . Pourquoi choisir le personnage de faux dévot? Pour cela il faut analyser le contexte politique et religieux de l'époque: il y avait d'une part les jansénistes qui pensait que Dieu avaient ses élus, et les jésuites qui pensaient qu'il fallait que l'homme gagne son salut par ses actions . [...]
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