Comédie en cinq actes et en alexandrins de Molière, Tartuffe est présentée pour la première fois en 1664, en réaction contre la Compagnie du Saint-Sacrement.
Celle-ci parvient à faire interdire la pièce pendant des années, malgré le fait que le Roi Louis XIV l'ait appréciée. Il faut attendre 1669 pour que l'autorisation soit donnée de jouer publiquement la pièce (...)
[...] Tartuffe, le faux dévot qui a donné son titre à la pièce, a vu son nom rentrer dans le langage courant puisqu'aujourd'hui encore, un tartuffe désigne un hypocrite qui se cache derrière une apparence de bons sentiments. Dans l'extrait qui nous concerne ici, Tartuffe révèle son véritable visage. Les deux tirades qui y sont présentées font montre d'une double parole qui vient témoigner de son hypocrisie. Il est en présence d'Elmire, la femme d'Orgon. Lecture : TARTUFFE L'amour qui nous attache aux beautés éternelles, N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles. [...]
[...] La dualité du langage Le personnage de Tartuffe est passé maître dans l'art d'user d'un double langage. Chacun de ses mots peut être interprété en ce sens. La célèbre réplique Ah ! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme ! par exemple, fait référence à son amour pour Elmire et, à travers celui-ci, pour Dieu (en apparence), tandis que le terme homme fait lui référence à la sensualité et à la sexualité humaine Ces deux hémistiches sont séparés par une césure bien marquée par la virgule. [...]
[...] Ainsi, il s'adresse à Madame Elmire en ces termes, au vers 955 : de vous dépend mon sort ! Il ajoute aussi qu'un cœur se laisse prendre, et ne raisonne pas comme si, tel un enfant ou la victime d'un sort, il avait perdu toute capacité à prendre ses propres décisions. L'absence de sincérité du personnage Tous ces aspects viennent souligner à quel point le personnage de Tartuffe ne sait pas se montrer sincère. Il en fait trop, et ses hyperboles et exagérations mettent en lumière l'hypocrisie de ses propos. [...]
[...] A tous ces égards, il n'est donc pas surprenant que dans de nombreuses éditions de la pièce de Molière, Tartuffe soit appelé l'Imposteur ou l'Hypocrite Conclusion Cette scène constitue donc une satire qui vise les faux dévots aussi bien que ceux qui les suivent aveuglément. En cela, elle s'inscrit bien dans l'ensemble de la pièce. Aujourd'hui encore, la tartuferie ou tartufferie désigne un comportement hypocrite. [...]
[...] Ce m'est, je le confesse, une audace bien grande, Que d'oser, de ce cœur, vous adresser l'offrande; Mais j'attends, en mes vœux, tout de votre bonté, Et rien des vains efforts de mon infirmité. En vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude: De vous dépend ma peine, ou ma béatitude; Et je vais être enfin, par votre seul arrêt, Heureux, si vous voulez; malheureux, s'il vous plaît. ELMIRE La déclaration est tout à fait galante: Mais elle est, à vrai dire, un peu bien surprenante. Vous deviez, ce me semble, armer mieux votre sein, Et raisonner un peu sur un pareil dessein. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture