Dans cette scène d'ouverture de la pièce, on lève le rideau sur une "sortie". En effet, Mme Pernelle, la mère d'Orgon, a décidé de quitter la maison de son fils dans laquelle elle ne voit que des sources de mécontentement. Cette vieille femme très bigote reproche à Elmire, la nouvelle femme d'Orgon, de mener un train de vie trop mondain avec sa famille. Mais, c'est la présence du mystérieux Tartuffe dans cette même famille qui va créer le conflit entre deux camps opposés, ceux qui soutiennent Tartuffe et ceux qui le dénonce comme un imposteur (...)
[...] Il fait ici le portrait et le procès des hypocrites et des imposteurs ; les tirades de Cléante représentent alors le point de vue de Molière (vers 330 à 337). Ce premier acte nous montre donc le chaos total qu'a semé Tartuffe dans cette famille. Nous sommes en présence d'un acte très riche avec une scène d'exposition originale, différent intérêt dans les scènes et déjà certains points de vu de Molière comme celui sur les hypocrites et imposteurs dans la scène 5. [...]
[...] Le récit de Dorine confirme ensuite ce caractère : sa vivacité, sa sensualité, son aspect vampire. La suite de l'intrigue confirmera également cet aspect du personnage : Tartuffe voudrai s'approprier Marianne, Elmire et tout le bien d'Orgon. Nous voyons donc apparaitre dans cette scène stratégique le péril représenté par le personnage de Tartuffe. Dans la scène la sortie de Dorine permet à Cléante de s'adresser à Orgon dans un nouveau dialogue durant lequel Orgon exprime tout l'amour qu'il ressent pour Tartuffe. [...]
[...] La scène 3 nous montre d'ailleurs que Tartuffe pourrait bien jouer un rôle, c'est-à-dire contrarier le mariage prévu entre Marianne et Valère. III) Les scènes 4 et 5. Orgon revient de la campagne, Cléante et Dorine sont pour l'accueillir, mais le maître de maison n'a qu'un souci en tête : la santé de Tartuffe. De son côté, Dorine évoque la maladie d'Elmire, la femme d'Orgon et se moque de l'aveuglement de son maître. L'intérêt de la scène est double : d'un côté, le comique de répétition et de l'autre le portrait que fait Dorine de Tartuffe. [...]
[...] - Cléante est lui un raisonneur dont les maximes sont ennuyeuses. Seule Mme Pernelle n'est pas décrite dans cette scène, mais le spectateur constate que la mère d'Orgon est une dévot, bigote autoritaire dont le langage est familier et même grossier avec des tournures démodées : jour de dieu frotter les oreilles gaupe Dans ses remarques critiques, elle emploie de nombreux adjectifs dépréciatifs et des adverbes intensifs : fort mal forte impertinente que je hais fort Ainsi, ce personnage se ridiculise par lui-même aux yeux du spectateur, son excès le rattache au genre de la farce. [...]
[...] Une scène de caractère. La fonction d'une scène d'exposition est d'abord d'exposer, d'informer les spectateurs sur la situation et les personnages : c'est ce qu'on appelle la double énonciation. Grâce à Mme Pernelle, chaque membre de la famille se voit doter d'un caractère qui sera plus ou moins confirmé par la suite de l'intrigue. Cette scène d'exposition se présente donc comme une scène de portrait : deux personnages absents suscitent des interrogations : Orgon et Tartuffe. Nous sommes en présence de membres d'une même famille : ma bru vers ma mère vers mon fils, votre père vers 18, sa sœur vers 21, monsieur son frère vers 33. [...]
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