La violence d'Alceste explose littéralement et elle contraste très fortement avec la réplique ironique de Célimène. La scène a commencé avec des exclamations de désespoir car Alceste vient de se voir remettre par la perfide Arsinoé les "preuves" de la supposée infidélité de celle dont il est épris. Notre extrait débute par une colère qui a trouvé ses limites. Elle est signifiée par l'interjection "Ah !" mais surtout par l'impératif de défense dont la valeur est celle de l'ordre. Cet impératif constitue le premier hémistiche (...)
[...] La scène hésite entre les deux, ce que confirme la réplique éberluée et ironique de Célimène D'où vient donc, je vous prie, un tel comportement/Avez-vous, dites-moi, perdu le jugement ? Conclusion : L'affrontement entre Célimène et Alceste voit la première avoir le dessus. Elle ne cède pas, ne se démonte pas. Ce qui fait la force et la pérennité de cette comédie, c'est justement l'oscillation entre le comique et le tragique, faisant d'Alceste un des personnages les plus touchants du répertoire français. [...]
[...] L'impératif négatif révèle un refus massif et violent de la duplicité de Célimène. L'infinitif prépositionnel de forme passive qui constitue le second hémistiche est bien une menace, mise en relief par la ponctuation. La violence est présente, monte de manière progressive. Vengé outragé mais aussi souffre dépit construisent un discours désespéré. Néanmoins, ces menaces trouvent leurs limites dans la suite de la tirade. La révolte contre l'ordre établi est freinée par la puissance du sentiment amoureux. La volonté de se venger se heurte à un obstacle majeur qui est l'Amour. [...]
[...] Le Misanthrope Molière Explication de texte linéaire d'un extrait du Misanthrope, Acte IV, scène 3 de Ah ! ne plaisantez point, il n'est pas temps de rire jusqu'à Et je ne réponds pas de ce que je puis faire. Introduction : Alceste est follement épris de Célimène, coquette insaisissable et libre. C'est un homme qui refuse les liens sociaux car il refuse le mensonge, l'hypocrisie mondaine, sociale qui règle les rapports entre les hommes. Ce paradoxe confine au comique dans la pièce de Molière mais dans la scène 3 de l'acte IV, il y a une dimension terriblement sérieuse, presque tragique. [...]
[...] Au vers 1287, l'accent est mis sur la faute de Célimène, ce qui est suggéré par les impératifs qui trahissent la violence d'Alceste mais aussi par les pronoms personnels de la 2nde personne du pluriel. Ils désignent Célimène. Par la suite, Alceste va se recentrer sur sa douleur. Mais il parle par énigmes pour son interlocutrice. Cette mise en cause de celle qu'il aime est mise en relief par les rimes raison/trahison mais c'est surtout le nom commun trahison qui révèle la profondeur de la souffrance. [...]
[...] Non, l'amour que je sens pour cette jeune veuve/Ne ferme point mes yeux aux défauts qu'on lui trouve. [ ] Il n'y peut rien : l'amour, à l'instar des tragédies, agit comme une force supérieure et manipulatrice. C'est un court fragment narratif qui relata l'attirance sans appel d'Alceste pour Célimène. Il relate surtout son impuissance absolue face aux charmes de la coquette, impuissance déjà connue lors de la scène 1 de l'Acte 1 J'ai beau voir ses défauts, et j'ai beau l'en blâmer, En dépit qu'on en ait, elle se fait aimer. [...]
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