Lorsque s'ouvre l'acte II du Misanthrope, Alceste a été considérablement échauffé par une discussion avec son ami Philinte et surtout par sa rencontre avec le faiseur de sonnets Oronte. C'est alors que Célimène, la coquette dont le misanthrope est malencontreusement amoureux, fait son entrée dans la pièce. Elle subit immédiatement une véritable agression de la part d'Alceste qui lui reproche vivement de tolérer autour d'elle un grand nombre de soupirants que son attitude est loin de décourager ; dans l'extrait qui nous intéresse, on atteint le coeur du débat : un petit marquis, en particulier, occupant à ses yeux une place excessive dans la vie de celle qu'il aime, Alceste se livre à une démolition en règle de son rival Clitandre.
Molière nous offre ainsi, par le biais de son personnage, le portrait féroce d'un homme à la mode. Mais ce portrait n'est pas effectué par un observateur détaché ni objectif : on discernera donc à travers le discours d'Alceste, le portrait, au second degré, d'un homme jaloux ; enfin, il est bien certain que Clitandre n'est pas la seule cible d'Alceste : ses propos constituent aussi une agression contre sa "bien-aimée" qui est une coquette.
Justification du plan
Problématique : Qui parle, à qui, de qui ?
Pas d'hésitation pour le choix du plan, dont les deux dernières parties pourraient être interverties sans inconvénient : le portrait d'un marquis ridicule est effectué par un jaloux qui règle ses comptes, du même coup, avec la femme aimée. (Étude particulière des pronoms personnels : Lui, et Vous).
I. Portrait de Clitandre
A. Un mannequin
Le personnage qui nous apparaît à travers l'évocation qu'en fait Alceste est purement et simplement un mannequin, un porte-manteau. Et, si l'on ne trouvait évoqués, à la fin du portrait, le rire du personnage et le ton de sa voix, on pourrait conclure que Clitandre se résume à un certain nombre de caractéristiques uniquement liées à l'apparence et à la parure (...)
[...] Molière nous offre ainsi, par le biais de son personnage, le portrait féroce d'un homme à la mode. Mais ce portrait n'est pas effectué par un observateur détaché ni objectif : on discernera donc à travers le discours d'Alceste, le portrait, au second degré, d'un homme jaloux ; enfin, il est bien certain que Clitandre n'est pas la seule cible d'Alceste : ses propos constituent aussi une agression contre sa bien-aimée qui est une coquette. Justification du plan Problématique : Qui parle, à qui, de qui ? [...]
[...] Tour interrogatif 10 E. Insultes directes 10 Conclusion partielle et transition 11 III. Procès de Célimène 12 A. Tour interrogatif et hyperboles 12 B. Valeur de la deuxième personne 13 Conclusion : rappel de II et III ; Molière règle-t-il des comptes ? 14 Introduction : présentation du texte et annonce du plan Lorsque s'ouvre l'acte II du Misanthrope, Alceste a été considérablement échauffé par une discussion avec son ami Philinte et surtout par sa rencontre avec le faiseur de sonnets Oronte. [...]
[...] Il porte en effet un ongle long au petit doigt une perruque blonde de grands canons un amas de rubans une vaste rhingrave Une fois cela exposé, le personnage est complet, il n'y a plus rien à en dire. Le rire et le ton de fausset susceptibles, à la fin de l'énumération, de communiquer un peu de vie au porte-manteau ne faisant, à la réflexion, qu'aggraver la situation. B. Une nullité (jeu des oppositions) À cela s'ajoute, du fait du recours au tour interrogatif générateur d'ironie, un jeu d'oppositions qui permet de souligner la nullité morale et intellectuelle du personnage. [...]
[...] Est-ce par les appas de sa vaste rhingrave Qu'il a gagné votre âme, en faisant votre esclave ? Ou sa façon de rire et son ton de fausset Ont-ils de vous toucher su trouver le secret ? Introduction : présentation du texte et annonce du plan 4 I. Portrait de Clitandre 5 A. Un mannequin 5 B. Une nullité (jeu des oppositions) 6 Conclusion partielle et transition 6 II. Un jaloux au travail 8 A. Sens du détail 8 B. [...]
[...] Conclusion : rappel de II et III ; Molière règle-t-il des comptes ? Ce polirait de Clitandre par Alceste est d'une grande richesse : recourant à l'ironie présente à la fois dans le jeu des oppositions, l'exagération des termes et l'emploi du tour interrogatif, Molière nous peint avec humour et férocité, en la personne de Clitandre, l'un de ces fats qui, dira Voltaire savent précisément à quelle heure le roi se couche . Mais il va plus loin en plaçant son portrait dans la bouche d'un Alceste soucieux de déconsidérer un rival aux yeux de la femme qu'il aime mais que, du même coup, il malmène sérieusement. [...]
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